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Le signe de croix
Depuis juillet, pour me rendre à mon nouveau travail, je suis une route cantonale qui relie les villages entre eux de Romont à Fribourg. Au bord de ces routes, en pays catholique, sont plantées des croix. Elles sont là en général en souvenir d'une personne qui nous a quittés. Quand j'en vois une sur mon chemin, j'ai une pensée pour Simone.
Souvenir aussi de mon enfance, quand ma mère, lorsque nous voyagions en voiture, se signait à chacune de ces croix, en hommage à la personne disparue, connue ou inconnue. Je trouvais cela anachronique, à l'époque. Aujourd'hui, j'y ai trouvé un sens profond.
Le signe de croix se fait de cette manière.
Au nom du Père trois doigts de la main droite sur le front, du Fils, la main descend à hauteur de la ceinture, et du Saint Esprit, la main passe à l'épaule gauche, puis droite, Amen la main termine au centre du corps, vers le cœur.Nous avons dans ce signe une symbolique importante. D'abord recherche de verticalité. L'équilibre se trouve dans l'harmonie avec notre père le ciel (énergie cosmique) et notre mère la terre (énergie tellurique). Dans l'horizontalité, l'équilibre se trouve entre moi et les autres, mais aussi entre ma partie masculine, mon côté gauche et ma partie féminine, mon côté droit. La ligne horizontale passe au centre de l'homme. Tout ce qui est au-dessus de cette ligne représente l'état contemplatif (pensées), au-dessous l'état de marche (actions).
Notre antenne verticale et notre antenne horizontale étant en équilibre, nous évoluerons en harmonie sur cette terre. Nous ne faisons pas le signe de croix pour faire de l'exercice. Un signe de croix fait en conscience et en connaissance de cause est une recherche d'équilibre.
Les parallèles avec la croix sont nombreux. La partie verticale de la croix rappelle la recherche de "centrage" et la partie horizontale la recherche d'équilibre.
"Poteau muni d'une traverse et sur lequel on attachait les condamnés pour les faire mourir", c'est la définition selon Le Robert, un peu réducteur, au vu de tout ce que peut représenter une croix.
J'ai laissé volontairement de côté les croix de Lorraine, grecque, de Saint André ou gammée, puisque c'est la croix, symbole de la crucifixion de Jésus Christ qui nous est rappelé lors du signe de croix, même si ce symbole est antérieur à la venue du christianisme.
Tout ce qui passe n'est que symbole, disait Goethe. Et si ce symbole là était le plus grand que Jésus nous ait laissé? L'homme au milieu, au centre dans son horizontalité et dans sa verticalité? L'image a fait son chemin, la croix de Jésus a connu un succès depuis plus de 2000 ans que plus d'un publicitaire lui envient.
Mais le message a-t-il été compris ou a-t-il été utilisé pour rassembler le plus grand nombre de moutons pour leur enseigner un prêt à penser?
Notre peur la plus profonde n'est pas d'être incapables. Notre peur la plus profonde est d'être puissants au-delà de toutes mesures. C'est notre lumière et pas notre ombre qui nous effraie le plus. Paroles de Marianne Williamson, que Nelson Mandela prononça le jour de son intronisation.
Christiane Kolly - 13 septembre 2004
Tags : signe, croix, catholique, pere, fils
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