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Un site : Ras la fraise !
Bon, là ce sont les français qui parlent des espagnols, mais je suis certaine, vu le goût des fraises, que ce ne sont pas les seuls concernés.
Alors mangez les fraises de chez vous, en saison. Ce serait même bien de vérifier avec le producteur, ce qu'il a "fabriqué" pour les cultiver !
Les participant(e)s au « salon de la Teinturerie » du vendredi 19 juin 2009 ont eu du mal à croire que tant de scandales étaient possibles. Il en est de même pour celles et ceux qui assistent à une projection du film de Claude-Marie Vadrot « La rançon de la fraise » réalisé grâce à France 5.
Claude-Marie Vadrot nous a d’abord expliqué que, mystérieusement, un article publié par lui dans Politis avait eu un retentissement énorme, exceptionnel. Ce fruit semble intéresser plus que les autres ! Cela fut l’une des motivations pour entreprendre la réalisation du film. Voici, à partir de quelques notes :
L’incroyable histoire de la fraise produite à Huelva en Andalousie
Le but est de mettre des fraises sur les marchés hors saison, en janvier ou février. Et de les vendre fort cher. Alors voici l’imagination au pouvoir :
Première étape
Premier trajet en camion : on amène les pieds de fraisiers de l’Andalousie à Valladolid dans le nord de l’Espagne.Pour qu’ils aient l’impression d’avoir passé l'hiver,on les place pendant quelques semaines dans de grands réfrigérateurs. On les sortira en automne.
Deuxième étape
Pour « désinfecter les sols » de Huelva, en Andalousie, on utilise de la chloropicrine. Vous ne connaissez pas ? Sachez que c’est une composante des gaz de combat utilisés pendant la guerre de 14-18 ou pour gazer les Kurdes en Irak. Idéal, n’est-ce pas, pour les bronches des travailleurs roumains, polonais ou marocains !!!
Troisième étape
En automne, on ramène dans la vallée de Huelva les plants de fraisiers sortis des réfrigérateurs du nord de l’Espagne ; on les plante et au goutte à goutte on leur instille moult produits plus ou moins catholiques, dont du bromure de méthyle (interdit en France, mais pour lesquels l’Espagne a une dérogation, ce qui fait que certains producteurs français viennent l’acheter en Espagne !). On pollue ainsi 5000 ha de nappes phréatiques que par ailleurs on assèche! Ce travail de plantation fort pénible est exécuté par des femmes immigrées, marocaines, africaines, ... avec ou sans papiers, payées 5 euros de l’heure. On installe les serres et dans le film on voit clairement aussi la pollution par les plastiques divers : emballages des produits chimiques, des serres, etc.
Quatrième étape
Début janvier, les fraises font un nouveau parcours en camion : 1000 kilomètres pour aller à la plate-forme de Perpignan. Elles sont alors analysées dans des installations modernes pour voir jusqu’à quel point elles ont été imprégnées par les pesticides et les divers engrais chimiques. Le film donne la parole aux responsables de ce contrôle sanitaire qui reconnaît naïvement devant la caméra que les résultats de ces analyses sanitaires ne peuvent, pour des raisons de déontologie, n’être communiqués qu’aux demandeurs de l’analyse, c’est à dire aux gestionnaires de la plate-forme. Rires dans la salle ! D’ailleurs les camions ont déjà pris la route vers Paris !
Cinquième étape
Le voyage en camion, avec les émissions de CO2 correspondantes vers Paris. Donc au total plus de 2000 kilomètres auront été parcourus en camion ! Et ces fraises sont dures comme des billes, car il leur faut résister aux journées de transport. Mais elles sont parfumées !!! Et elles pourrissent vite !
Belle accumulation de scandales écologiques, sanitaires et sociaux ! Le gouvernement espagnol a porté plainte contre France 5 productrice du film qui semble avoir commencé à faire bouger les lignes. Claude-Marie Vadrot veut continuer à démontrer l’absurdité des fruits vendus en contre saison Merci Claude-Marie, écologiste de la première heure, qui a, notamment, mené longtemps le combat contre le nucléaire dans le Journal du Dimanche