• Liberté

    Liberté
     

    Liberté, égalité, fraternité…

    Voilà des mots qui ont allumé beaucoup d'esprits et suscité bien des remous. Après le carré noir, le blanc : Voilà aussi des mots qui ont réveillé des esprits pour mener des actes visant à améliorer la condition humaine.

    Un de mes amis disait : ma liberté s'arrête là où commence celle de mon voisin. Ça paraît simple, ça ne l'est pas. Pourquoi? La condition première est que les deux intervenants soient d'accord et c'est bien là la difficulté : Etre d'accord sur un point ou bien ne pas l'être mais respecter le point de vue de l'autre.

    Liberté. Paul Eluard lui a consacré un poème magnifique dont je vous cite quelques extraits :

    Sur mes cahiers d'écolier - Sur mon pupitre et les arbres
    Sur le sable sur la neige - J'écris ton nom
    Sur la vitre des surprises - Sur les lèvres attentive
    Bien au-dessus du silence - J'écris ton nom
    Sur mes refuges détruits - Sur mes phares écroulés
    Sur les murs de mon ennui - J'écris ton nom
    Sur l'absence sans désir - Sur la solitude nue
    Sur les marches de la mort - J'écris ton nom
    Sur la santé revenue - Sur le risque disparu
    Sur l'espoir sans souvenir - J'écris ton nom
    Et par le pouvoir d'un mot - Je recommence ma vie
    Je suis né pour te connaître - Pour te nommer

    LIBERTE

    Etre ou ne pas être! Etre libre ou ne pas l'être? Il m'est arrivé à 2 reprises de ressentir la privation de liberté.

    Visite à un prisonnier

    La première fois, durant quelques mois, à peu près chaque semaine, je suis allée rendre visite à un prisonnier. Demander, semaine après semaine, la même permission au juge, sonner à une porte clôture haute de 3 mètres, déclamer distinctement mon nom sous peine d'y passer 10 minutes, même si à l'autre bout du fil, la personne a ma demande sous les yeux et me voit sur son écran, passer une première porte, sonner à une 2ème porte, la passer, supporter les regards parfois suspicieux des surveillants, passer un tourniquet, attendre dans une antichambre que toutes les portes soient bien refermées, me faire accompagner dans la pièce des visites, attendre encore, voir arriver le prisonnier, passer une petite heure avec lui puis ressortir par où je suis entrée.

    Privation de liberté pour le détenu. C'est un des moyens utilisés par les hommes pour punir les citoyens qui ne respectent pas leurs lois. Il est vrai que l'espace de l'individu est restreint, qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut, quand il veut.

    Mais dans le fond, à mon point de vue évidemment, c'est juste un peu comme si vous aviez tout en beaucoup moins, une société en miniature où des règles formelles existent, mais où surgissent beaucoup d'autres règles plus informelles.

    J'ai le sentiment que, vu le nombre de récidivistes qu'il y a, ce n'est finalement pas si terrible que cela en Suisse en tout cas, d'être privé de liberté. C'est une question d'état d'esprit, comme pour la plupart des expériences de la vie. Si vous nagez dans le sens du courant, ce sera plus facile que si vous tenter de remonter la rivière!

    Séjour à l'hôpital

    Ma deuxième expérience a des points communs avec la première. Après une opération chirurgicale, complications et mise en quarantaine. J'ai passé à peu près 2 mois à l'hôpital, seule dans une chambre, sans TV (je n'ai pas voulu).

    Ne pas savoir quand vous allez sortir. Ne pas savoir s'ils vont trouver une solution. Apprendre que certains en meurent. Voir le regard soucieux des médecins. Souffrir à chacun des soins jusqu'à ce qu'un d'eux ait l'idée d'une gaze trempée d'anesthésiant avant les soins. C'est aussi une privation de liberté. Impuissance est le mot qui correspond le mieux. Mais encore une fois, c'est une question d'état d'esprit.

    Ça peut paraître étrange, mais je vous avoue que j'ai aussi apprécié ces 2 mois, tous ces gens qui s'occupaient de mon cas, les médecins, les infirmières, tout le personnel. Je n'avais jamais vu autant de monde en si peu de temps, toute ma famille, mes amis, des collèges qui venaient me voir, m'apportaient des fleurs, des petits cadeaux. On ne s'était jamais autant occupé de moi.

    Pas de liberté, mais bien des compensations! Comme dans le premier cas, pas de liberté, mais pas de soucis d'intendance pour le détenu, et cela parfois pour plusieurs mois, voire plusieurs années. Ainsi, pour un noir, il y a bien un blanc!

    Liberté, oui mais…

    Je suis libre de vivre où je veux à condition de posséder une habitation ou de la louer. Je suis libre de travailler à condition d'avoir les compétences et de correspondre au profil, ou à d'autres conditions moins perceptibles. Je suis libre de voyager à condition d'avoir le temps, les moyens et un passeport en règle.

    Je suis un esprit libre dans un corps libre, à condition de ne pas sortir de la ligne et d'avoir un corps qui est fonctionnel. Les asiatiques disent qu'il faut apprendre les règles pour savoir les contourner. Ça convient bien à mon état d'esprit du moment.

    Avoir faire être

    Considérons l'être humain sous 3 aspects : l'avoir, le faire et l'être. Liberté dans le avoir, éphémère. Je peux posséder beaucoup et puis un jour n'avoir plus rien. Si par hasard j'ai été trop attachée aux choses que je possédais, je deviens prisonnier du manque de ces choses. Nous le savons tous, personne n'a jamais rien emporté avec lui à sa mort.

    Dans le faire, même constatation. A 20 ans, je pouvais faire le grand écart et lire sans lunettes, à 30 ans je pouvais apprendre très rapidement une procédure de travail, à 40 ans je pouvais gérer plusieurs dossiers de front. Dans le faire aussi, les compétences changent. Même si vous avez 50 ans et que vous vous faites croire que rien n'a changé, si vous n'avez mal nulle part, c'est que vous êtes mort…

    De mon point de vue toujours, le seul cas où vous êtes libre, c'est au niveau de l'être. Libre d'être bon ou méchant, libre d'aimer ou de haïr, libre de pardonner ou de se venger, libre de compassion plutôt que d'indifférence.

    Liberté de penser

    Contrairement à ce qui se passe au niveau des règnes minéral, végétal ou animal, il semble que l'être humain ait des pouvoirs supplémentaires : penser, choisir, aimer, rire…

    Prenons le pouvoir de penser, c'est une liberté que, tant que nous sommes vivants, personne ne peut nous enlever, que l'on soit pauvre ou riche, détenu ou libre, malade ou sain…

    Et ce sont nos pensées d'aujourd'hui, quelles qu'elles soient, qui préparent nos expériences de demain. Ainsi, si aujourd'hui, vous vivez des choses difficiles, c'est le résultat de vos pensées d'hier ou d'avant-hier.

    Alors selon moi, le plus important dans une existence et d'apprendre la maîtrise de la pensée.

    Et il rendit l'esprit

    Je suis poussière et je retournerai en poussière. Je suis lumière et je retournerai à la lumière. Des mots m'intriguent, le vendredi saint, quand j'assiste à la lecture de la mort de Jésus. "Et il rendit l'esprit." S'il le rend, c'est qu'on le lui avait prêté? A qui le rend-il? Que veulent dire ces mots? Liberté de retourner à la lumière?

    Tout n'est-il que cinéma, en prison ou à l'extérieur, dans un corps handicapé ou sain, dans la pauvreté ou dans le luxe, en Jack l'Eventreur ou en Mère Teresa. La vie serait-elle comme une promenade dans un magasin de cassettes? Vous en choisissez une, vous tentez d'apprendre une leçon et tant que vous n'avez pas compris, vous recommencez avec la même cassette?

    Serait-ce cela la seule liberté? Choisir les cassettes et l'outil qui vous permet de le faire c'est votre liberté de penser. 

     

    Vous pourrez voyager dans le wagon à bétail ou en classe de luxe, le voyage sera plus ou moins difficile, mais la fin du voyage est la même : rendre l'esprit.

    Alors liberté de quoi?

    Je suis libre de vous partager mes pensées, mes idées. Vous êtes libres d'y adhérer.

    Je vous remercie d'avoir utilisé votre liberté à m'écouter.

    J'ai dit.

    Christiane Kolly – août 2007


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  • Commentaires

    1
    mmpatrick
    Vendredi 11 Septembre 2009 à 16:35
    Tr?belle planche! si j'avais l'? je l'enrichirais. Encore merci et bon week-end.
    2
    marie-chou
    Dimanche 25 Octobre 2009 à 12:33
    Oh merci beaucoup, c'était un travail assez important!
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    3
    ChristianeKolly Profil de ChristianeKolly
    Dimanche 25 Octobre 2009 à 17:40
    Oh merci beaucoup, c'était un travail assez important!
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