• Conversation avec mes poumons

    Je manque d'air parfois, pourquoi?

    Nous ne cessons de travailler pour filtrer l'oxygène qui répand la vie à travers six cent millions d'alvéoles enveloppés de chair et qui élimine de ton corps les déchets gazeux. Nous sommes les piliers de la vie et nous te soutenons, même dans les conditions les plus horribles, que tu crées toi-même.

    Je ne crée rien du tout, j'ai de la peine à respirer, à inspirer assez d'air parfois, c'est une impression de manque.

    Y aurait-il quelqu'un qui [te pompe l'air]?

    Cela arrive, comme tout le monde.

    Impossible, de l'air il y en a assez pour tous. Cela ne se passerait-il pas dans ta tête? Et pourquoi accuses-tu les autres de prendre ton air, le réservoir est inépuisable. La qualité est parfois discutable, mais la quantité y est.

    Avec ma tête je suis d'accord, mais je le ressens dans mon corps, ce symptôme, ce n'est pas une affabulation…

    Nous avons un lien direct avec la vie, le désir de vivre, la capacité de bien vivre. Que vis-tu mal dans le moment présent?

    Depuis plusieurs années, je vis une situation d'instabilité professionnelle. Dans ma tête, je me dis que je suis forte, que je peux supporter ces nombreux changements vécus. Peut-être que dans le fond, ma préférence irait à une situation sans souci financier, une bonne situation comme on dit. Et pourtant quand j'ai choisi de nouveaux objectifs, c'était en connaissance de cause. Je savais que le domaine allait m'amener à une situation moins stable que le commercial.

    Tu te fais du soucis pour ta survie? Nous devenons ce que nous pensons, a dit le Bouddha. Peut-être est-ce parce que tu penses que c'est un domaine moins stable que ça l'est pour toi?

    J'ai admis que ma vie est le résultat de mes pensées. Il faudrait être attentif tout le temps à ne jamais émettre de pensée négative. Je n'y arrive pas tout le temps. Je me sens parfois découragée et triste. Je tente depuis toujours de me convaincre que la vie est belle, que je suis optimiste, mais au fond je me raconte des histoires et je les raconte aussi à mon entourage.

    Tu commences à y voir plus clair, c'est déjà le début d'un mieux-être. Dis-toi que pour le moment, tu en es là. Tu n'es pas encore capable d'avoir une confiance incommensurable et de vivre le moment présent comme savent le faire les oiseaux. Se posent-ils la question de savoir ce qu'ils mangeront au prochain repas? Non, ils mangent, et puis ils se reposent, construisent leur nid, couvent.

    Les animaux n'ont pas ce que l'humain appelle intelligence. Il m'arrive de me dire qu'ils doivent s'en porter beaucoup mieux.

    Ne sois pas amère. Il nous semble que tu es sur le chemin pour parvenir à mieux respirer. Chaque petite victoire sur la tristesse et sur le découragement est un pas vers l'harmonie.

    Dorénavant, lorsque je ressentirai cette oppression, ce sera la sonnette d'alarme pour chasser les pensées négatives.

    Il était temps de faire quelque chose avant d'arriver à penser qu'il est préférable d'être morte que vivante parce que c'est plus simple. Une personne qui le pense perd ses désirs, carburant essentiel du corps émotionnel. Garde l'enthousiasme [dans l'Antiquité Délire sacré, inspiration divine ou extraordinaire], rejoins-le au fond de ton cœur, car c'est là qu'il se trouve.

    Le chemin le plus long, celui qui mène de la tête au cœur, toujours le même…

    Par ce malaise, nous te disons d'aspirer à la vie. Au lieu de dramatiser, vois le bon côté de ta vie et toutes les possibilités de bonheur qui existent.

    Cette impression de manque d'air c'est le contraire de l'aérophagie?

    En effet, quelqu'un qui souffre de ce trouble s'efforce de trop aspirer à la vie. Il veut aller au-delà de ses limites et n'est pas lui-même.

    Et les asthmatiques?

    C'est un accès d'étouffement qui survient lors de l'expiration, difficile chez eux. Ils gardent l'air à l'intérieur, se contractent, ressortent l'air avec peine. La réaction de l'extérieur leur pose problème et ils peuvent avoir de la difficulté à s'adapter à une personne ou une situation.

    Et l'apnée, arrêt involontaire de la respiration?

    La personne bloque la circulation de la vie (oxygène) et se retient trop (gaz carbonique) de se reposer. Quelle attitude a-t-elle face au repos? Ou face au travail si les apnées se produisent au travail, ce qui est plus rare? Si les apnées deviennent trop fréquentes, c'est l'angoisse car il peut s'ensuivre une asphyxie…

    Ils sont nombreux, les malaises que vous provoquez… L'hyper ventilation, c'est quoi le message?

    Il y a surplus d'oxygène apporté à l'organisme. La personne a peur de perdre le contrôle. Elle se retient trop, ne se laisse pas assez aller à ce qu'elle vit. Elle aurait intérêt à éviter les situations qui lui en demandent trop. Qu'elle aille graduellement vers l'inconnu, sans vouloir aspirer la vie trop vite et expérimenter tout à la fois.

    Quand je vous regarde, sur un dessin et à l'envers, vous ressemblez à un arbre…

    Dans la nature, l'arbre est le poumon de la terre. Il respire l'air, mais aussi l'énergie. L'homme respire l'air et, bien plus qu'il ne le croit, l'énergie.

    Je fume, quel est votre avis sur la question?

    Tu peux te demander ce qui te pousse à rendre toxique, à plus ou moins forte dose, l'air que tu respires? Tu bénéficies d'un système de défense divinement pensé… L'air en passant par le nez se réchauffe, il est filtré par les poils et humidifié par le mucus qui capte certaines poussières. Il pénètre ensuite dans les bronches où il est à nouveau filtré. Les déchets sont ensuite expulsés par le nez en te mouchant et par la toux. Que tu choisisses de lui donner un surplus de travail, c'est ton affaire. Est-ce bien raisonnable?

    Touchée. Autre chose, pourquoi m'arrive-t-il de ne pas oser [broncher]?

    En métaphysique, les bronches ont un lien avec la famille. Vis-tu une difficulté ou es-tu en réaction à ta famille?

    J'ai la chance d'être née dans une grande famille. Il m'arrive évidemment de ne pas être d'accord avec l'un ou l'autre membre de cette famille. Je ne le dis pas toujours, je n'aime toujours pas la controverse!

    Tu pourrais prendre la vie avec plus de joie et de simplicité! Arrête de prendre trop au sérieux ce qui se passe dans ta famille. D'ailleurs, il n'existe pas de famille où tout le monde est d'accord tout le temps.

    Je sens quelquefois la pression, je suis un peu [sous influence] des manières de vivre et des idées de la tribu.

    Vis ta vie comme tu l'entends, ne te laisse pas influencer par les manières de penser, les désirs, les croyances des autres membres de la famille. Permets-toi de broncher, de réagir sans te sentir coupable parce que tu es parfois différente. Affirme-toi, prends ta place, ton territoire. Vivre et laisser vivre. La liberté de chacun commence là où s'arrête celle de l'autre, il te reste à trouver où cela se trouve.

    Il m'est arrivé plusieurs fois de passer [en jugement] pour n'avoir pas agi comme un digne membre de cette tribu et j'en garde un souvenir désagréable…

    Garderais-tu de la rancune, de la rancœur, pire un désir de vengeance?

    Je ne crois pas. De la vengeance non. Il me reste de la peur que cela ne recommence…

    Tu as pardonné à ceux que tu accusais de t'avoir fait souffrir. T'es-tu pardonné à toi-même?

    C'est peut-être là où le bas blesse.

    A chaque moment de ton existence, tu as fait du mieux que tu pouvais. Tu avais peut-être des attentes. Tu t'attendais à ce que les autres acceptent tes virages. Leur as-tu seulement parlé? Leur as-tu dis les attentes que tu avais?

    J'ai longtemps eu de la difficulté à dire les choses. J'imaginais qu'ils devaient sentir que j'étais malheureuse, que j'avais besoin de leur soutien. Demander, c'était difficile.

    Et tu fais du développement personnel? Dire les choses, communiquer et s'assurer que l'autre a bien compris, c'est déjà un défi. Ne rien dire, c'est l'autoroute de la mésentente.

    C'est vrai. Savoir dire, je m'améliore, je fais de mon mieux. Je parle avec mes peurs et me bouscule pour aller vers les personnes et leur parler de ce que je ressens, de mes besoins et de mes attentes. Le chemin est encore parsemé d'embûches. La liberté de l'autre étant aussi de dire non je ne suis pas d'accord, je comprends et j'accepte toujours mieux. Ils vivent à leur façon et moi j'aime qu'ils me laissent vivre à la mienne.

    Et grâce à cela, tu es de moins en moins souvent [grippée]?

    La grippe, cela vous concerne aussi? Se faire une bonne grippe, une grande fatigue des courbatures de la fièvre avec une toux quinteuse et des maux de tête en plus d'un rhume. Il y a un cadeau avec tout cela, une semaine à rester à la maison au chaud au lit, à prendre soin de sa personne ou mieux, à se laisser soigner, bichonner.

    Tout le système respiratoire se met en déroute pour faire comprendre à la personne que rien ne va plus, qu'il y a sur le moment une situation où sa manière de penser n'est pas la bonne…

    Avec du recul, je repense aux grippes que j'ai eues durant ma vie professionnelle. Les symptômes survenaient lorsqu'il existait des conflits.

    Avais-tu de la difficulté à dire, encore?

    Bien entendu.

    Te sauver d'une situation par une maladie, cela ne fait que reporter le problème à plus tard. Les humains comprennent des choses sans les dire, heureusement. Après une grippe, l'entourage de la personne est plus prévenant. Il reste à garder à l'esprit que le vrai désir de la personne est de travailler avec une attitude intérieure différente. Avais-tu tendance à faire la victime.

    Comme le mot résonne en moi… Je ressentais de l'injustice et me trouvais victime d'un système, d'une situation, d'une personne, les autres étaient responsables, les autres ne comprenaient pas et moi j'étais la victime.

    Tu sais aujourd'hui qu'en face du comportement de victime, il y a automatiquement un comportement de bourreau, c'est l'énergie développée par la personne qui entraîne cela.

    Il m'a fallu des pleurs et des grincements de dents pour le comprendre enfin. Se poser en victime n'amène que désillusions et tristesse, le sentiment de n'avoir pas la maîtrise sur sa vie, de dépendre toujours du bon vouloir, de la gentillesse, de la protection, de la compréhension des autres. C'est un jeu de pouvoir où il n'y a, à la fin du compte, que des perdants. Le rôle de bourreau n'est d'ailleurs pas plus enviable.

    Nous voyons que les nombreuses leçons ont porté leurs fruits de sagesse.

    J'ai dramatisé les situations, j'ai pris les personnes en grippe. Je tiens à leur dire ici que j'en suis sincèrement désolée, consciente des nombreuses tracasseries que je leur ai causées.

    Te pardonnes-tu à toi-même, ce qui est tout aussi important pour ta joie de vivre et ton lâcher prise futurs.

    Si je pouvais refaire les choses, ce serait différent, comme c'est impossible, je me dis que j'ai fait de mon mieux, avec ce que je savais. Je me pardonne, je m'y efforce.

    Le temps est le meilleur baume de tous les tourments. La leçon semble apprise, c'est l'essentiel.

    Cela veut-il dire que toutes les personnes qui ont la grippe peuvent prendre la même leçon? Et les épidémies, elles sont virales?

    Tout le monde n'attrape pas la grippe. Les gens qui n'ont pas ce problème relationnel, soit en famille soit au travail, ou qui l'on mais savent le traiter le résoudre, n'attrapent pas la grippe. La maladie, c'est le résultat d'une manière de penser commune à un groupe de personne par rapport à des situations qui peuvent se comparer.

    Ce sont quand même les médicaments qui viennent à bout d'une grippe tenace?

    Le fait de s'arrêter doit permettre de prendre conscience des choses. A l'arrêt, l'homme réfléchit plus clairement. L'intervention d'un médecin, le diagnostic, la prise de médicament, tout cela amène la personne à guérir. La plupart des médecins s'inquiètent du corps physique, mais vous demande aussi comment va votre vie, si vous avez des problèmes à la maison, au travail. Ils savent que le corps physique est relié au corps émotionnel et au corps mental.

    Le corps médical fait des merveilles. Parlons encore du rhume des foins qui affecte de plus en plus de monde.

    Chaque année à la même période, une vieille blessure se réveille au moment où les plantes libèrent leur pollen. La personne peut se demander quel incident difficile à vivre s'est passé la première fois qu'elle a eu ce malaise. Que n'a-t-elle pas voulu sentir? Il est peut-être temps de faire un processus de pardon. Alimenter année après année de la rancune vis à vis d'une personne n'est pas bon pour elle. Chacun est responsable de sa propre souffrance et rejeter la faute sur les autres ne permet pas d'avancer. Etre responsable de ses actes, de ses souffrances et voir l'autre comme le déclencheur, voilà qui est plus confortable et qui permet d'aller vers plus de bien-être, plus d'harmonie, plus de santé.

    Merci les poumons, et pour vous, je me souviens d'un exercice. Conseil: Pratiquer les exercices de préférence au réveil puis avant d'aller au lit pendant 5 minutes. Méditation assise. La respiration est calme et tranquille. Faire venir la paix et l'harmonie en soi. Le dos est droit naturellement. La pointe de la langue touche le palais. Exercice 1. Les yeux ouverts. Inspiration profonde par le nez. Puis expiration longue par la bouche. Minimum 3 fois. Exercice 2. Les yeux fermés. Relaxation, laisser respirer. Minimum 5 minutes. Exercice 3. Reprendre l'exercice 1.


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  • Commentaires

    1
    deedoon
    Jeudi 1er Mars 2012 à 23:20
    Merci beaucoup, cet article me permet de mieux accepter une grippe que je traine depuis le mois de janvier, avec des rechutes régulières. Je fais pourtant beaucoup de développement spirituel et me pensais à l'abri d'une épidémie. Je pense que j'ai encore des peurs enfouies qui me retiennent dans cet état de victime. Je vais faire les exercices de méditation conseillés et surtout LACHER PRISE!!!
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    lordbyron33
    Dimanche 4 Mars 2012 à 11:10

    Bonjour !

    Je suis ébahi !!!C'est exactement ce que me dit mon réflexologue...Le problême c'est que je n'arrive pas du tout à lâcher prise, mais alors pas du tout et du coup, c'est sinusite sur sinusite plus grippe aussi, bien entendu, pour compliquer le tout.

    Je dis merci à mon employeur d'ailleurs, je comprends ce matin que son comportement  qui provoque mon emportement est finalement à l'origine de tout cela.

    Je ne veux pas changer de poste, que faire ?

    Je prépare mon petit papier et il va falloir qu'on mette les cartes sur table, coûte que coûte !!!

      • ChristianeKolly Profil de ChristianeKolly
        Lundi 5 Mars 2012 à 08:22
        Vous savez, trouver qui est le responsable, ici votre employeur, ça n'avance à rien ! Un des principes importants, c'est de prendre la responsabilité de ses actes. Lui, c'est le révélateur ! Autre chose : ce n'est jamais l'action ou la situation qui pose problème, mais bien votre appréciation, votre manière de penser par rapport à cette situation. Ite, inflammation, colère... Se faire respecter, savoir dire non, savoir dire stop... une sainte colère parfois est très utile... Se déterminer, savoir aussi accepter le risque par les temps qui courent ou regarder en face la peur de se faire virer ? La vie parfois pousse dans une autre direction et lâcher prise c'est aussi aller dans le sens des choses ! Il y a peut être quelque chose de mieux pour vous ailleurs ? Bien à vous Christiane
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