• Ils étaient vraiment trop gros… lourds à porter. Le soutien-gorge me sciait les épaules et j'avais sous les seins de l'humidité en permanence qui me donnait des rougeurs, des boutons…

    Nous représentons le principe de la maternité. La maternité pour toi était-elle lourde à porter?

    Vous savez bien, vous qui avez nourri deux petites filles, après un divorce la vie n'a pas été facile vie de mère vie de travailleuse vie de femme.

    Tu as fait ce que tu as pu sur le moment. Ta manière de penser au sujet de la mère que tu as été n'est pas bonne pour toi.

    Vous avez raison, je m'accuse d'avoir été une mauvaise mère. Aujourd'hui, mes filles sont mères ou en âge de l'être. Je m'accuse encore de n'avoir pas donné le bon exemple. Quand je retrouve chez elles un comportement que j'ai eu, je culpabilise et me dis que j'aurais pu donner plus de temps à être mère et moins au travail et à ma vie de femme. Mais sur le moment, il y a vingt ans, je pensais le contraire.

    Tu aurais voulu être plus mère, nous t'avons montré par notre volume que l'idée était démesurée.

    Je suis la première à vouloir faire la leçon, à dire que la culpabilité est inutile, qu'il faut tout mettre en œuvre pour perdre cette mauvaise habitude de se sentir coupable à propos de tout et de n'importe quoi. Plus facile à dire qu'à faire. Cela sort des tripes…

    Et bien continue de culpabiliser…

    Non. Maintenant je veux remplacer la culpabilité par la responsabilité. En l'occurrence, ai-je fait quelque chose qui nuise à quelqu'un? Peut-être mais de toute manière, on n'a ni le père ni la mère qu'on aurait voulu.

    Prenons de la distance et regardons les choses sous l'angle suivant, l'être humain a choisi ses parents en fonction d'une blessure qu'il est venu guérir sur cette terre.

    Une des cinq blessures de base qui sont la trahison, le rejet, l'abandon, l'humiliation et l'injustice.

    Oui. Et quelle est la meilleure manière de guérir d'une blessure pour un être humain? Se remettre en situation, se retrouver trahi, rejeté, abandonné, humilié ou traité injustement pour avoir la possibilité de dépasser la blessure, de la comprendre, d'en guérir.

    Quel rapport avec vous?

    Admettons que tes filles t'aient choisie parce qu'elles avaient à guérir des blessures que tu as aussi, tu as déjà moins de raison de culpabiliser? Tu as fait de ton mieux, avec la connaissance que tu avais sur le moment et à ton niveau d'évolution?

    Oui. Mais si j'avais fait différemment, elles auraient pu évoluer plus vite.

    Tu n'es en aucune manière responsable de l'évolution de tes enfants. En mettant au monde un enfant, tu as la tâche de le nourrir, de l'élever, de lui donner ce dont il a besoin pour devenir un homme. Ce qu'il en fera, ce n'est plus ton problème. Tu es sur terre pour ta propre évolution et non pour celle des autres, même tes enfants.

    Si j'avais été plus présente, elles auraient été plus rassurées.

    Revenons à ces fameuses blessures. Si l'une de tes filles a une blessure d'abandon, elle est venue pour la soigner, elle avait ainsi besoin d'une mère pas trop présente pour se trouver en situation et dépasser sa blessure. 

    Vu sous cet angle…

    La vraie question est celle qui permet ensuite d'appliquer la loi du retour.

    De quoi je m'accuse? D'avoir parfois abandonné ou rejeté mes filles.

    Quel est le prix à payer? Que tu soies toi-même abandonnée ou rejetée. Es-tu d'accord de payer?

    Bien sûr, cela m'est déjà arrivé. Et puis, d'accord ou pas d'accord, quand cela arrive, a-t-on vraiment le choix?

    Non, justement. Au moment de récolter ce que tu as semé, tu n'as pas le choix. Par contre, maintenant, tu as le choix, celui d'arrêter de culpabiliser. Tu peux le faire puisque c'est du surplus de souffrance inutile. La loi du retour est incontournable, la culpabilité pas.

    Remplacer par la responsabilité c'est se dire, je suis d'accord de payer le prix si quelqu'un me fait la même chose que j'ai fait aujourd'hui. J'accepte, alors inutile d'aller plus loin.

    Bien. Parlons maintenant de cette humidité et de ces boutons. L'eau c'est l'émotion, ce sont des émotions que tu n'exprimes pas, que tu refoules. Ton corps trouve un autre moyen de les exprimer par la transpiration.

    Cela me donnait des rougeurs, cela me démangeait et ma peau était devenue un terrain propice à de nombreux boutons.

    Ta vie de mère te pesait, te démangeait. Les marques sur ta peau sont aussi un message. Avais-tu honte de ton image? La peau a une relation avec la valorisation de soi face à l'extérieur. Le jugement des autres avait parfois plus d'importance que le tien, tu manquais d'amour de toi-même.

    C'est tellement vrai. Je vivais par rapport à l'extérieur plus que pour moi, mes buts, mes valeurs. J'étais un peu une marionnette tirée par les ficelles de mes susceptibilités, de mes souffrances, de mes peurs.

    Nous sommes heureux de savoir que tu as déjà fait un joli bout de chemin depuis. Voilà une bonne raison de t'aimer et de te trouver une bonne personne, une bonne mère, une femme bonne.

    Tout cela. Ne serait-ce pas prétentieux?

    La vérité n'est pas prétentieuse, la vérité n'a pas de qualificatif, elle est.

    D'accord. Je suis une bonne personne. Dites-moi, depuis que vous avez rétréci, comment vous sentez-vous? Et pourquoi cette infection qui a duré plus de deux mois?

    Nous sommes moins lourds, les rougeurs ont disparu, les boutons aussi, tu as choisi une solution radicale, le bistouri du chirurgien?

    Oui, alors, pourquoi cette bactérie est-elle venue se loger en vous et a créé un problème de plusieurs semaines?

    Te guérir de ta maternité malade a pris plus de temps. Il y a une théorie d'un médecin allemand, le Dr. Geerd Hammer qui pourrait servir d'explication. Selon lui, une maladie inflammatoire se produit à la suite d'une résolution de conflit biologique. Il dit que quand le conflit est éloigné ou résolu, le corps se met en phase de guérison et c'est à ce moment là qu'une maladie infectieuse ou inflammatoire apparaît.

    Sans aller jusqu'à me réjouir, je pourrais considérer que c'est un signe de résolution de mon problème.

    Oui. Et les semaines passées au lit t'ont permis de réfléchir, de conscientiser le problème, de revoir ta manière de penser par rapport au fait de materner, materner tes filles, materner les autres, vouloir leur dire, leur montrer la voie.

    Le poison, la bactérie dans mon corps me montrait que je m'empoisonnais la vie. Il est vrai que depuis cet événement, j'ai pris de la distance par rapport aux autres, je m'occupe beaucoup plus de moi. Et si je fais quelque chose dans le but d'aider les autres, comme proposer des cours de développement personnel ou des entretiens d'aide, quand ça ne marche pas comme je le souhaite, je ne le prends plus comme un échec, je me dis que si ce n'est pas cela, ce sera un livre ou un autre cours ou un autre métier.

    Bien. Tu es comme la pièce d'un puzzle. Tu fais partie d'un tout et il existe un endroit, une manière de faire, une expérience où tu trouveras exactement ta place. Et puis, rien n'est immuable. Cela durera le temps qu'il te faudra pour vivre ce que tu as à vivre à cet endroit-là. Après, tu vivras autre chose, ailleurs, l'important étant de retenir de chaque expérience la leçon qu'elle apporte.

    Et pourquoi y a-t-il tant de femmes qui ont un cancer au sein?

    Cette maladie se manifeste chez une personne qui a réveillé une blessure importante durant sont enfance avec son père ou sa mère et qui a dû le vivre dans l'isolement.

    Elle a choisi un chemin de vie difficile?

    Souvent, celui ou celle qui souffre de cancer veut tellement vivre dans l'amour qu'il refoule la rancune, le ressentiment ou la haine qu'il a pu vivre envers ses parents. Chaque fois qu'une situation vient lui rappeler cette vieille blessure, ces ressentiments sous-jacents augmentent. Un jour, la personne atteint sa limite émotionnelle et tout éclate en elle, le cancer apparaît.

    Mais pourquoi les seins des femmes?

    Le message est le même que pour les autres problèmes aux seins en considérant qu'il est plus important. Materner, trop materner, mal materner. Quelle est la vraie motivation dans le fait de vouloir materner?

    Les mères qui maternent leur fils de quarante ou cinquante ans?

    Les femmes qui maternent leur mari [Mets ton par-dessus, il va faire froid aujourd'hui], [Mange des légumes, c'est bon pour ta santé], [Va voir ta mère, sois un bon fils] ou tout simplement celles qui ont de la peine à laisser leur progéniture devenir adulte.

    Avouez quand-même que le métier de mère est difficile, il faut guider, mais pas trop, il faut aimer mais pas trop, il faut savoir laisser partir quand le travail est fini, sans rien dire.

    Nous en convenons. Rappelle-toi toujours que l'être humain est sur cette terre pour lui-même. S'il décide d'avoir des enfants comme c'est le cas le plus souvent, il devrait le faire en connaissance de cause, c'est son choix, il décide de donner le temps qu'il faut puis de laisser partir.

    Accepter de ne plus les voir qu'une fois par mois, accepter qu'ils ne partagent plus forcément leurs soucis avec toi, accepter qu'ils ne soient pas d'accord avec toi et qu'ils le disent haut et fort, accepter leurs objectifs de vie, leurs valeurs, leurs manières de penser même si elles ne correspondent pas aux tiennes.

    Tout cela, si tu veux vivre en paix l'après parentage, l'après maternage! Il y a une nouvelle vie après celle de mère. Après avoir été utile à la continuation de l'espèce, la femme peut se consacrer entièrement à créer sa propre vie.

    Jolie perspective, reconnaissez que le pas n'est pas facile à faire. Avoir été au service de la famille, comme c'est le cas pour de nombreuses femmes et se retrouver avec plus de temps qu'il n'en faut et ce sentiment de soudaine inutilité?

    Chaque passage de la vie est une épreuve en soi. Nous ne disons pas que c'est facile. Les femmes ont intérêt à se préparer à la séparation. C'est l'éternel regard sur la vie. Dans la plupart des situations, on peut considérer que le verre est à moitié plein ou à moitié vide, question de point de vue.

    Et pour revenir au cancer du sein?

    L'être qui en est atteint devrait se dépêcher de reconnaître qu'il a souffert étant jeune. Il aurait intérêt à s'autoriser à être humain, c'est-à-dire se donner le droit d'en vouloir à l'un ou l'autre de ses parents, et même aux deux parfois. C'est le fait de vivre les blessures dans l'isolement qui crée le plus de problèmes.

    C'est pour cela que certains, de nos jours, ne voient plus leurs parents, font semblant d'ignorer leur existence.

    Et pourtant… Ils croient que s'ils arrivent à se détacher d'eux, ils seront plus libres, mais le plus grand besoin de leur âme est d'être en paix, de vivre l'amour véritable, inconditionnel.

    Pour cela il faut passer par le pardon.

    Oui, le pardon est le moyen par excellence pour être dans l'amour véritable. La difficulté, chez certains êtres n'est pas de pardonner aux autres. La difficulté est de se pardonner à soi-même. La personne atteinte du cancer a beaucoup de peine à se pardonner d'avoir eu des pensées de haine ou de vengeance, même si ces pensées étaient parfois inconscientes. 

    Pardonner, se pardonner, ce sont des mots, mais comment faire, comment y arriver?

    Pardonner au petit enfant en soi qui a souffert en silence. Comprendre, accepter, pardonner à l'enfant qui a vécu de la rage, de la rancune. Pardonner à son enfant intérieur qui n'avait personne pour l'entendre, le comprendre, le supporter, l'aimer.

    Il y a des techniques de développement personnel, des détentes, qui aident à ramener le petit enfant avec l'adulte.

    Revivre certains de ces instants douloureux et ramener, comme en rêve à moitié éveillé l'enfant vers l'adulte qu'il est devenu peut être d'un grand réconfort. Certains thérapeutes peuvent guider dans cette expérience.

    Ce procédé mérite d'être utilisé. Maintenant disons aussi que vous êtes une partie importante dans les relations amoureuses.

    Certains hommes, la majorité, nous apprécient en effet beaucoup. Cela doit leur rappeler les doux instants où ils étaient encore au sein de leur mère. Ils nous donnent familièrement d'autres noms, nénés, nichons, roberts, tétons…

    Dans la littérature, les écrivains aiment à parler des seins des femmes. [Couvrez ce sein que je ne saurais voir] a dit Monsieur Molière dans Tartuffe. 

    [… sans l'autre] a rajouté Sacha Guitry qui aimait fort faire de l'esprit.


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  • Je manque d'air parfois, pourquoi?

    Nous ne cessons de travailler pour filtrer l'oxygène qui répand la vie à travers six cent millions d'alvéoles enveloppés de chair et qui élimine de ton corps les déchets gazeux. Nous sommes les piliers de la vie et nous te soutenons, même dans les conditions les plus horribles, que tu crées toi-même.

    Je ne crée rien du tout, j'ai de la peine à respirer, à inspirer assez d'air parfois, c'est une impression de manque.

    Y aurait-il quelqu'un qui [te pompe l'air]?

    Cela arrive, comme tout le monde.

    Impossible, de l'air il y en a assez pour tous. Cela ne se passerait-il pas dans ta tête? Et pourquoi accuses-tu les autres de prendre ton air, le réservoir est inépuisable. La qualité est parfois discutable, mais la quantité y est.

    Avec ma tête je suis d'accord, mais je le ressens dans mon corps, ce symptôme, ce n'est pas une affabulation…

    Nous avons un lien direct avec la vie, le désir de vivre, la capacité de bien vivre. Que vis-tu mal dans le moment présent?

    Depuis plusieurs années, je vis une situation d'instabilité professionnelle. Dans ma tête, je me dis que je suis forte, que je peux supporter ces nombreux changements vécus. Peut-être que dans le fond, ma préférence irait à une situation sans souci financier, une bonne situation comme on dit. Et pourtant quand j'ai choisi de nouveaux objectifs, c'était en connaissance de cause. Je savais que le domaine allait m'amener à une situation moins stable que le commercial.

    Tu te fais du soucis pour ta survie? Nous devenons ce que nous pensons, a dit le Bouddha. Peut-être est-ce parce que tu penses que c'est un domaine moins stable que ça l'est pour toi?

    J'ai admis que ma vie est le résultat de mes pensées. Il faudrait être attentif tout le temps à ne jamais émettre de pensée négative. Je n'y arrive pas tout le temps. Je me sens parfois découragée et triste. Je tente depuis toujours de me convaincre que la vie est belle, que je suis optimiste, mais au fond je me raconte des histoires et je les raconte aussi à mon entourage.

    Tu commences à y voir plus clair, c'est déjà le début d'un mieux-être. Dis-toi que pour le moment, tu en es là. Tu n'es pas encore capable d'avoir une confiance incommensurable et de vivre le moment présent comme savent le faire les oiseaux. Se posent-ils la question de savoir ce qu'ils mangeront au prochain repas? Non, ils mangent, et puis ils se reposent, construisent leur nid, couvent.

    Les animaux n'ont pas ce que l'humain appelle intelligence. Il m'arrive de me dire qu'ils doivent s'en porter beaucoup mieux.

    Ne sois pas amère. Il nous semble que tu es sur le chemin pour parvenir à mieux respirer. Chaque petite victoire sur la tristesse et sur le découragement est un pas vers l'harmonie.

    Dorénavant, lorsque je ressentirai cette oppression, ce sera la sonnette d'alarme pour chasser les pensées négatives.

    Il était temps de faire quelque chose avant d'arriver à penser qu'il est préférable d'être morte que vivante parce que c'est plus simple. Une personne qui le pense perd ses désirs, carburant essentiel du corps émotionnel. Garde l'enthousiasme [dans l'Antiquité Délire sacré, inspiration divine ou extraordinaire], rejoins-le au fond de ton cœur, car c'est là qu'il se trouve.

    Le chemin le plus long, celui qui mène de la tête au cœur, toujours le même…

    Par ce malaise, nous te disons d'aspirer à la vie. Au lieu de dramatiser, vois le bon côté de ta vie et toutes les possibilités de bonheur qui existent.

    Cette impression de manque d'air c'est le contraire de l'aérophagie?

    En effet, quelqu'un qui souffre de ce trouble s'efforce de trop aspirer à la vie. Il veut aller au-delà de ses limites et n'est pas lui-même.

    Et les asthmatiques?

    C'est un accès d'étouffement qui survient lors de l'expiration, difficile chez eux. Ils gardent l'air à l'intérieur, se contractent, ressortent l'air avec peine. La réaction de l'extérieur leur pose problème et ils peuvent avoir de la difficulté à s'adapter à une personne ou une situation.

    Et l'apnée, arrêt involontaire de la respiration?

    La personne bloque la circulation de la vie (oxygène) et se retient trop (gaz carbonique) de se reposer. Quelle attitude a-t-elle face au repos? Ou face au travail si les apnées se produisent au travail, ce qui est plus rare? Si les apnées deviennent trop fréquentes, c'est l'angoisse car il peut s'ensuivre une asphyxie…

    Ils sont nombreux, les malaises que vous provoquez… L'hyper ventilation, c'est quoi le message?

    Il y a surplus d'oxygène apporté à l'organisme. La personne a peur de perdre le contrôle. Elle se retient trop, ne se laisse pas assez aller à ce qu'elle vit. Elle aurait intérêt à éviter les situations qui lui en demandent trop. Qu'elle aille graduellement vers l'inconnu, sans vouloir aspirer la vie trop vite et expérimenter tout à la fois.

    Quand je vous regarde, sur un dessin et à l'envers, vous ressemblez à un arbre…

    Dans la nature, l'arbre est le poumon de la terre. Il respire l'air, mais aussi l'énergie. L'homme respire l'air et, bien plus qu'il ne le croit, l'énergie.

    Je fume, quel est votre avis sur la question?

    Tu peux te demander ce qui te pousse à rendre toxique, à plus ou moins forte dose, l'air que tu respires? Tu bénéficies d'un système de défense divinement pensé… L'air en passant par le nez se réchauffe, il est filtré par les poils et humidifié par le mucus qui capte certaines poussières. Il pénètre ensuite dans les bronches où il est à nouveau filtré. Les déchets sont ensuite expulsés par le nez en te mouchant et par la toux. Que tu choisisses de lui donner un surplus de travail, c'est ton affaire. Est-ce bien raisonnable?

    Touchée. Autre chose, pourquoi m'arrive-t-il de ne pas oser [broncher]?

    En métaphysique, les bronches ont un lien avec la famille. Vis-tu une difficulté ou es-tu en réaction à ta famille?

    J'ai la chance d'être née dans une grande famille. Il m'arrive évidemment de ne pas être d'accord avec l'un ou l'autre membre de cette famille. Je ne le dis pas toujours, je n'aime toujours pas la controverse!

    Tu pourrais prendre la vie avec plus de joie et de simplicité! Arrête de prendre trop au sérieux ce qui se passe dans ta famille. D'ailleurs, il n'existe pas de famille où tout le monde est d'accord tout le temps.

    Je sens quelquefois la pression, je suis un peu [sous influence] des manières de vivre et des idées de la tribu.

    Vis ta vie comme tu l'entends, ne te laisse pas influencer par les manières de penser, les désirs, les croyances des autres membres de la famille. Permets-toi de broncher, de réagir sans te sentir coupable parce que tu es parfois différente. Affirme-toi, prends ta place, ton territoire. Vivre et laisser vivre. La liberté de chacun commence là où s'arrête celle de l'autre, il te reste à trouver où cela se trouve.

    Il m'est arrivé plusieurs fois de passer [en jugement] pour n'avoir pas agi comme un digne membre de cette tribu et j'en garde un souvenir désagréable…

    Garderais-tu de la rancune, de la rancœur, pire un désir de vengeance?

    Je ne crois pas. De la vengeance non. Il me reste de la peur que cela ne recommence…

    Tu as pardonné à ceux que tu accusais de t'avoir fait souffrir. T'es-tu pardonné à toi-même?

    C'est peut-être là où le bas blesse.

    A chaque moment de ton existence, tu as fait du mieux que tu pouvais. Tu avais peut-être des attentes. Tu t'attendais à ce que les autres acceptent tes virages. Leur as-tu seulement parlé? Leur as-tu dis les attentes que tu avais?

    J'ai longtemps eu de la difficulté à dire les choses. J'imaginais qu'ils devaient sentir que j'étais malheureuse, que j'avais besoin de leur soutien. Demander, c'était difficile.

    Et tu fais du développement personnel? Dire les choses, communiquer et s'assurer que l'autre a bien compris, c'est déjà un défi. Ne rien dire, c'est l'autoroute de la mésentente.

    C'est vrai. Savoir dire, je m'améliore, je fais de mon mieux. Je parle avec mes peurs et me bouscule pour aller vers les personnes et leur parler de ce que je ressens, de mes besoins et de mes attentes. Le chemin est encore parsemé d'embûches. La liberté de l'autre étant aussi de dire non je ne suis pas d'accord, je comprends et j'accepte toujours mieux. Ils vivent à leur façon et moi j'aime qu'ils me laissent vivre à la mienne.

    Et grâce à cela, tu es de moins en moins souvent [grippée]?

    La grippe, cela vous concerne aussi? Se faire une bonne grippe, une grande fatigue des courbatures de la fièvre avec une toux quinteuse et des maux de tête en plus d'un rhume. Il y a un cadeau avec tout cela, une semaine à rester à la maison au chaud au lit, à prendre soin de sa personne ou mieux, à se laisser soigner, bichonner.

    Tout le système respiratoire se met en déroute pour faire comprendre à la personne que rien ne va plus, qu'il y a sur le moment une situation où sa manière de penser n'est pas la bonne…

    Avec du recul, je repense aux grippes que j'ai eues durant ma vie professionnelle. Les symptômes survenaient lorsqu'il existait des conflits.

    Avais-tu de la difficulté à dire, encore?

    Bien entendu.

    Te sauver d'une situation par une maladie, cela ne fait que reporter le problème à plus tard. Les humains comprennent des choses sans les dire, heureusement. Après une grippe, l'entourage de la personne est plus prévenant. Il reste à garder à l'esprit que le vrai désir de la personne est de travailler avec une attitude intérieure différente. Avais-tu tendance à faire la victime.

    Comme le mot résonne en moi… Je ressentais de l'injustice et me trouvais victime d'un système, d'une situation, d'une personne, les autres étaient responsables, les autres ne comprenaient pas et moi j'étais la victime.

    Tu sais aujourd'hui qu'en face du comportement de victime, il y a automatiquement un comportement de bourreau, c'est l'énergie développée par la personne qui entraîne cela.

    Il m'a fallu des pleurs et des grincements de dents pour le comprendre enfin. Se poser en victime n'amène que désillusions et tristesse, le sentiment de n'avoir pas la maîtrise sur sa vie, de dépendre toujours du bon vouloir, de la gentillesse, de la protection, de la compréhension des autres. C'est un jeu de pouvoir où il n'y a, à la fin du compte, que des perdants. Le rôle de bourreau n'est d'ailleurs pas plus enviable.

    Nous voyons que les nombreuses leçons ont porté leurs fruits de sagesse.

    J'ai dramatisé les situations, j'ai pris les personnes en grippe. Je tiens à leur dire ici que j'en suis sincèrement désolée, consciente des nombreuses tracasseries que je leur ai causées.

    Te pardonnes-tu à toi-même, ce qui est tout aussi important pour ta joie de vivre et ton lâcher prise futurs.

    Si je pouvais refaire les choses, ce serait différent, comme c'est impossible, je me dis que j'ai fait de mon mieux, avec ce que je savais. Je me pardonne, je m'y efforce.

    Le temps est le meilleur baume de tous les tourments. La leçon semble apprise, c'est l'essentiel.

    Cela veut-il dire que toutes les personnes qui ont la grippe peuvent prendre la même leçon? Et les épidémies, elles sont virales?

    Tout le monde n'attrape pas la grippe. Les gens qui n'ont pas ce problème relationnel, soit en famille soit au travail, ou qui l'on mais savent le traiter le résoudre, n'attrapent pas la grippe. La maladie, c'est le résultat d'une manière de penser commune à un groupe de personne par rapport à des situations qui peuvent se comparer.

    Ce sont quand même les médicaments qui viennent à bout d'une grippe tenace?

    Le fait de s'arrêter doit permettre de prendre conscience des choses. A l'arrêt, l'homme réfléchit plus clairement. L'intervention d'un médecin, le diagnostic, la prise de médicament, tout cela amène la personne à guérir. La plupart des médecins s'inquiètent du corps physique, mais vous demande aussi comment va votre vie, si vous avez des problèmes à la maison, au travail. Ils savent que le corps physique est relié au corps émotionnel et au corps mental.

    Le corps médical fait des merveilles. Parlons encore du rhume des foins qui affecte de plus en plus de monde.

    Chaque année à la même période, une vieille blessure se réveille au moment où les plantes libèrent leur pollen. La personne peut se demander quel incident difficile à vivre s'est passé la première fois qu'elle a eu ce malaise. Que n'a-t-elle pas voulu sentir? Il est peut-être temps de faire un processus de pardon. Alimenter année après année de la rancune vis à vis d'une personne n'est pas bon pour elle. Chacun est responsable de sa propre souffrance et rejeter la faute sur les autres ne permet pas d'avancer. Etre responsable de ses actes, de ses souffrances et voir l'autre comme le déclencheur, voilà qui est plus confortable et qui permet d'aller vers plus de bien-être, plus d'harmonie, plus de santé.

    Merci les poumons, et pour vous, je me souviens d'un exercice. Conseil: Pratiquer les exercices de préférence au réveil puis avant d'aller au lit pendant 5 minutes. Méditation assise. La respiration est calme et tranquille. Faire venir la paix et l'harmonie en soi. Le dos est droit naturellement. La pointe de la langue touche le palais. Exercice 1. Les yeux ouverts. Inspiration profonde par le nez. Puis expiration longue par la bouche. Minimum 3 fois. Exercice 2. Les yeux fermés. Relaxation, laisser respirer. Minimum 5 minutes. Exercice 3. Reprendre l'exercice 1.


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  • Tout va de travers, je suis fatiguée et j'en ai vraiment [plein le dos].

    Comment plein, je ne suis pas gonflable, que veux-tu dire par-là?

    [Et si j'en avais deux, ils seraient les deux pleins].

    Je crains de ne pas comprendre. Tu me mets dans une terrible confusion. Que dois-je faire avec cette phrase, de la compression? Une tension extrême?

    Comment cela? Je parle de ce qui se passe dans ma vie actuellement et c'est une expression, ne le prends pas à la lettre.

    C'est toi qui mélange tout.

    Parce que la phase suivante, c'est le [dos bloqué]? J'en ai entendu parler!

    A force de tension, je suis bien obligé de tout bloquer, pour éviter une catastrophe plus grave, du style paralysie.

    Pardonne-moi, j'oublie souvent combien tu m'es précieux, je parle à tors et à travers, je suis prise dans le tourbillon de ma vie et j'oublie l'essentiel, soigner mon bien.

    Heureux de te l'entendre dire. Je te rappelle que je suis la colonne centrale et comme toute colonne, je suis un soutien pour toi.

    Je profite de l'occasion, dis-moi pourquoi le bas du dos, le creux me fait mal parfois.

    Que portes-tu sur moi? Tu te charges de problèmes qui ne sont pas les tiens. Tu as la prétention de savoir comment aider les autres. Aide-toi toi-même. Tu [prends sur toi] les colis d'autres personnes, pourquoi?

    Je suis une personne généreuse, je m'inquiète du bonheur des autres, de leur évolution, j'ai envie de les éveiller à une conscience d'eux-mêmes.

    Tu as une mission sur terre?

    Et pourquoi pas, les habitants de la terre sont devenus inconscients. Quinze personnes sur cent ne mangent pas encore à leur faim alors que d'autres meurent parce qu'ils mangent trop.

    Oui, c'est beau de s'inquiéter de l'injustice. Et que fais-tu pour améliorer cela?

    Je m'indigne, et il y a bien d'autres sources d'indignation. Par exemple, les pays dits industrialisés n'ont plus le temps de s'occuper de leurs vieux. Il y a bien des risques pour que je finisse, comme la majorité des gens de ma génération, dans un établissement où il n'y aura que des vieux.

    Voilà un autre problème effectivement, mais que fais-tu pour améliorer cela?

    Mais je m'indigne. Et puis, il y a aussi tous ces gens qui ne vivent que dans le matériel, ils n'ont aucune conscience de leur âme. Ils croient qu'ils ne sont que leurs corps.

    Et ça change quoi dans ta vie à toi? La faim, c'est très éloigné de toi, la vieillesse, ce n'est pas pour tout de suite, alors réponds, que fais-tu pour changer les choses?

    J'en parle, mais concrètement, il est vrai que ma contribution à améliorer l'équilibre alimentaire dans le monde est bien minime. Quant aux personnes âgées, j'ai beaucoup de respect pour ceux et celles qui ont fait leur métier de s'occuper de nos aînés, mais ce n'est pas ma voie.

    Heureux de l'entendre. Tu prends conscience que tu ne peux pas tout faire. Et de toute manière, tout être humain est, à la base, égoïste.

    Comment peux-tu dire une chose pareille?

    Pourquoi une seule idée germerait-elle dans la tête de quelqu'un si ce n'est pour le satisfaire?

    Aider les autres, faire preuve de générosité, donner de son temps, donner de son argent, donner de l'attention, voilà bien de l'altruisme absolu.

    Cela n'existe pas, si l'idée a germé dans la tête de l'individu, c'est parce qu'il attend quelque chose en retour, cela peut être la reconnaissance, une belle image de soi, de l'amour, de la tendresse, du partage.

    Mère Teresa a fait don absolu de sa personne, générosité pure?

    Prenons les choses sous un autre angle, la mission de Mère Teresa sur terre était peut-être d'aimer et d'agir pour les plus déshérités. N'est-ce pas une preuve d'intelligence d'avoir réussi sa vie en agissant comme elle l'a fait. Cette personne respirait la joie de vivre, malgré les difficultés, malgré le milieu précaire où elle vivait. Réussir sa vie, qui peut en dire autant? Et sans les déshérités, Mère Teresa n'aurait pas réussi sa vie.

    Elle aurait certainement trouvé autre chose.

    C'est vraisemblable. Mais revenons à toi et ton mal de dos. Charité bien ordonnée commence par soi-même, avant de vouloir éduquer les autres occupe-toi de tes affaires. As-tu conscience que le fait de t'inquiéter de la faim, de la vieillesse, des malheurs du monde pourrait bien cacher autre chose?

    Si je reprends l'inquiétude à mon compte, j'aurais peur?

    Tu as peur, peur pour ta survie, peur du lendemain, et c'est une manière de penser qui n'est pas bonne pour nous deux!

    Je reconnais que l'existence me paraît parfois bien lourde à porter. Je voudrais pouvoir m'appuyer davantage sur quelqu'un, sur l'homme, mais la vie jusqu'à maintenant m'a prouvé que ce n'était pas possible.

    Ta peur de manquer de soutien t'a donné raison. Regarde-la en face. Accepte-la. Parle-lui comme à un petit enfant. Dis-lui que dorénavant tu veux faire confiance à la vie, tu veux croire qu'elle peut devenir plus simple. Petit à petit, ta peur diminuera, la vie te semblera plus légère et je n'aurai plus de raison de [grincer].

    Tu es un merveilleux signal d'alarme alors?

    Je suis un membre de ta [famille]. Reconnais aussi que tu peux demander de l'aide. Accepte que tu ne peux pas toujours tout faire seule. Aie l'humilité nécessaire pour le dire et demander l'aide dont tu as besoin. Tu veux aider? Belle perspective. Prends exemple sur Mère Teresa. Elle savait bien qu'elle ne pouvait pas faire les choses seule et n'hésitait pas à demander, avec force conviction.

    D'accord, je prendrai tes grincements pour des rappels de tout cela.

    Je suis là pour te soutenir et pour te servir.

    Il m'arrive d'avoir mal dans le haut du dos, entre les bras, pourquoi tu m'envoies cela?

    Avec tes bras, tu fais. Tu aimes faire pour les autres, mais quelle est ta motivation?

    Par exemple, j'écris ce livre pour contribuer à éveiller les gens à leur conscience d'être spirituel, pour qu'ils reprennent contact avec leur âme d'enfant, là où la conscience n'a pas encore été polluée par toutes les formes de paradis artificiels, là où le monde du rêve a la première place.

    Et pourquoi fais-tu cela? Quelle est ta motivation?

    Je veux rendre le monde meilleur!

    Et que te rapporterait cet acte? Qui es-tu pour prétendre savoir comment améliorer le monde?

    Je veux contribuer à rendre les gens plus heureux, plus éveillés à la conscience de l'être. Je l'ai expérimenté moi-même cette manière de regarder les choses et je sais que cela a été bon pour moi. J'en déduis que je peux en faire profiter les autres.

    Et quel est le cadeau pour toi?

    Tu insistes vraiment. Le cadeau? La joie de me rendre utile, la satisfaction d'utiliser mon énergie pour améliorer le bien-être des gens.

    Le cadeau pour toi?

    De la reconnaissance. Etre reconnue comme quelqu'un d'intelligent, qui a osé laisser le domaine commercial, la bonne situation, pour se lancer dans un domaine plus aérien, du côté de l'esprit. Personne courageuse et intelligente, capable de voir dans des idées nouvelles, une base pour un avenir meilleur.

    Et pourquoi ces douleurs au milieu des épaules?

    Le cadeau n'est pas encore venu. C'était un mauvais calcul, une manière de penser pas bonne pour moi. Je ne suis pas reconnue comme courageuse, intelligente, avant-gardiste.

    Et quelle est la leçon, ici, selon toi?

    J'ai lié les deux choses. L'idée a été : je vais donner des cours de développement personnel, recevoir des clients en entretiens d'aide et écrire un livre pour être reconnue comme courageuse, intelligente et avant-gardiste.

    Et quel est l'ajustement nécessaire?

    J'écris ce livre parce que je crois avoir un message à faire passer. J'écris ce livre pour que ceux qui me feront l'honneur de me lire puissent en retirer quelque chose. J'amène ainsi ma contribution sur cette terre à l'éveil des gens.

    Et si le livre n'est pas ou peu lu?

    Cet exercice me sert. J'en suis la première bénéficiaire puisqu'il permet ces conversations, puisqu'il m'oblige à me regarder pour mieux me comprendre, pour dépasser mes peurs, pour démasquer les habitudes que j'ai prises et qui ne sont pas bonnes pour moi, pour mon évolution, pour mon éveil.

    Tu as vu la différence, bien! Et que fais-tu de ton envie d'être reconnue comme courageuse, intelligente, avant-gardiste?

    C'était peut-être pour régler des comptes avec certains membres de ma famille.

    Peut-être, tu dis?

    J'enlève le peut-être. Il s'agit de cette éternelle envie de briller, d'être la meilleure. C'est le rôle que j'ai joué depuis ma plus tendre enfance, le rôle de celle qui apprend facilement, celle qui réussit ce qu'elle entreprend, qui s'en sort dans les difficultés parce qu'elle est forte.

    Stop, je sais. Maintenant, tu peux l'ôter ce costume, tu n'en as plus besoin, tu peux te montrer telle que tu es, avec ta vulnérabilité parfois, ton besoin d'aide, ton besoin de soutien.

    Facile à dire. Je connaissais les règles du rôle de la [femme forte]. Je me décape. J'ai l'impression qu'il y a plusieurs couches et parfois je fais de la résistance. Je ne connais pas le nouveau rôle.

    Il ne s'agit pas de jouer un autre rôle. Il s'agit de trouver qui tu es.

    J'entends bien, il y a encore du chemin à faire.

    Comme disait Confucius [Il faut que le disciple de la sagesse ait le cœur grand et courageux. Le fardeau est lourd et le voyage est long.] Et nous sommes toutes là, les parties de ton corps pour t'aider à y parvenir.

    Quelles merveilles, elles savent parfois mieux que moi ce qui est bon pour moi.

    Nous sommes une création magnifique en effet.

    Et qu'en est-il des douleurs sur le haut, vers la nuque?

    C'est la partie qui relie le corps à la tête, qui donne la souplesse de bouger de gauche à droite, d'en haut en bas, de se retourner ou de regarder en avant, en arrière.

    Je me souviens d'un torticolis, douleurs à chaque tentative de mouvement.

    Tu avais un choix à faire, une décision à prendre. Tu te braquais sur une idée, tu voulais absolument faire du développement personnel et rien d'autre, mais tu n'étais pas encore prête à ce genre de tâches.

    Et comment le savais-tu? Tu m'as fait souvent souffrir de la nuque, pourquoi?

    Tu fonçais, tête baissée, mais moi je savais les peurs que tu entretenais, je savais que tu t'entêtais, que tu forçais dans cette direction pour te prouver à toi-même mais surtout aux autres que tu pouvais le faire, alors que ce n'était pas encore le moment.

    Oui, j'avais peur de ne pas être à la hauteur.

    Crois-tu que c'était la seule raison? N'y a-t-il pas autre chose? La plupart des personnes de ton entourage te contredisaient. Du développement personnel, qu'est-ce que c'est, de la foutaise. Personne n'a besoin de développement personnel, cela se fait tout seul.

    Elles ne voulaient pas comprendre ce que je voulais leur expliquer.

    Et toi, voulais-tu entendre ce qu'elles avaient à te dire. Elles étaient simplement le reflet, le miroir de tes doutes. Soigner des malaises en recherchant leurs causes, voilà une idée saugrenue.

    Mais j'avais vérifié à plusieurs reprises par moi-même que c'était possible.

    Tu voulais leur prouver que tu avais raison, que tu avais fait le bon choix, sans en être certaine toi-même. Tes doutes étaient beaucoup plus grands que tu ne veux bien l'accepter aujourd'hui. Tu ne regardais que droit en avant, sans voir que ton chemin passerait par de la patience, par le regard à gauche ou à droite.

    Il est vrai que, quand les événements m'ont obligée à changer d'idée, les douleurs ont disparu.

    Je dirais plutôt, quand tu as attiré les événements qui t'ont permis d'y voir clair. Ici en l'occurrence, quand tu n'as plus eu un sou en poche, tu as repris un travail de secrétaire, ce qui t'a permis de respirer, de ne plus être sous tension, ce qui t'a permis de sortir de cette idée fixe.

    Et là, tu as lâché toute cette tension que j'avais dans la nuque depuis des mois.

    Elle n'était plus nécessaire, l'idée que tu te faisais de ton avenir était moins précise, il est vrai, mais ô combien plus confortable pour toi.

    Je te remercie, le dos, de ce soutien que tu m'apportes depuis toutes ces années.

    J'ai un dernier message pour toi, ce message que je répète souvent, aime-toi, aime ce que tu fais, aime qui tu deviens, aime chaque journée. N'attends pas que ton besoin quotidien d'amour soit comblé par les autres, donne-toi de l'amour, c'est aussi un commandement de Dieu. Et l'amour que tu recevras des autres, ce sera du surplus. Rien ne se perd jamais.


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  • J'ai une [boule dans la gorge], mais oui une boule. J'ai beau essayer d'avaler, de respirer plus profondément, rien à faire, la boule reste.

    Tu peux réfléchir un moment à ce que tu fais passer par moi?

    Et bien, l'air, la nourriture et la boisson.

    Effectivement, mais il y a encore quelque chose, quelque chose de très important qui se crée au niveau de la gorge et qui permet de communiquer?

    Les mots, les phrases.

    Oui, les idées viennent de ton ventre, de ton plexus. La formulation vient de ton mental, avec lequel tu as appris à t'exprimer, et l'instrument pour sortir des sons, pour communiquer, c'est la parole.

    Quel rapport avec la boule?

    La boule peut être le résultat d'un disfonctionnement aussi bien au niveau de l'air qui circule, de la nourriture ou de la boisson qui passe que des phrases qui sortent.

    Je vois que le passage est primordial et qu'il peut être utilisé de la tête vers le bas, mais aussi monter, comme la parole.

    Je me souviens de la gorge d'Adam, et du morceau de pomme qui lui est resté en travers, que l'on peut encore voir sur ces descendants, la pomme d'Adam.

    C'était l'arbre de la science du bien et du mal. Dieu lui avait pourtant dit de ne pas y toucher et il porte aujourd'hui encore la marque de sa désobéissance.

    C'est une manière de voir, laissons cela. Maintenant que j'ai la chance de communiquer avec toi, c'est ma spécialité, communiquer, j'ai quelques réclamations. Quand tu dis, j'ai la [gorge serrée], que suis-je supposée comprendre.

    C'est ce que je ressens, à certains moments d'émotions ou de difficultés, l'impression de ne pas savoir que dire, ne pas arriver à parler.

    [Serrer la gorge] et tu t'étonnes après que je te renvoie une boule? Veux-tu me dire pourquoi tant d'hommes se serre la gorge avec une cravate ou un nœud? C'est très inconfortable. Heureusement que tu es une femme, de ce côté là tu as moins de contraintes, seulement de ce côté là.

    Je pense à l'expression le [couteau sous la gorge], tu ne dois pas trouver cela confortable.

    La violence, encore la violence, a quoi peut bien servir un couteau, à couper. L'expression engendre une réaction de violence, est-ce utile?

    Non. Plus de violence. Et que fais-tu de [faire des gorges chaudes]?

    Associer la chaleur à la malveillance, ça me met dans une situation délicate parce que la chaleur pour moi, c'est une bonne chose mais la malveillance? Je préfère quand tu [ris à gorge déployée] parce que là tu te fais du bien.

    J'aime aussi [rire de bon cœur].

    Il y a autre chose, des croyances que tu as achetées et qui ne sont pas bonnes pour toi. Chaque fois tu répètes [si je me tiens à côté d'une fenêtre ouverte, j'attrape mal à la gorge] de mon côté je fais mon possible, mais tu y crois si fort que finalement j'obtempère et pour que tu aies raison, je t'envoie un mal de gorge.

    Mais j'ai toujours entendu dire cela.

    Les dictons devraient être comme les aliments, ils devraient avoir une date limite de validité.

    C'est bizarre, la gorge, depuis que j'écris ce chapitre, j'ai un [nœud au fond de la gorge] et j'ai attrapé une toux irritante et très désagréable. Dis-moi…

    C'est grippé? Irrité? Qu'y a-t-il en ce moment qui coince?

    Dans plusieurs domaines qui ont un lien avec toi il y a problème. D'abord, j'ai une opinion à exprimer à un groupe de personnes. Mais je préfère pour l'instant prendre du recul.

    Et c'est quoi prendre du recul?

    J'ai quasiment coupé les ponts, je ne réponds pas au téléphone quand il s'agit d'une de ces personnes, je lis puis supprime les courriers électroniques. Je me dis que j'ai besoin de réfléchir.

    Réfléchir à quoi? Qu'est-ce qui reste coincé au fond de toi? De quoi as-tu peur?

    Peur, mais non, tu te trompes. Je ne veux pas dire les choses d'une manière blessante, alors j'attends.

    Tu attends quoi? Et pourquoi as-tu peur de blesser? Tu veux être toi-même et la seule manière c'est de dire ce que tu penses.

    Et si elles se mettent en colère? Je déteste la colère, elle m'a toujours effrayée, alors j'attends.

    Ce n'est pas bon pour toi. Dire ce que tu penses, être authentique est bien plus important que de se cacher derrière une pseudo bonne intention de ménager l'autre. Tu as surtout terriblement peur de la colère?

    C'est vrai, je voudrais que tout se passe toujours dans le calme et l'harmonie.

    Ce n'est pas possible. Quand des personnes sont en désaccord, avec plus ou moins d'intensité, il arrive que le ton monte. Ce n'est pas la peine d'en faire une affaire d'état. Une fois les avis exprimés de part et d'autre, le ton ne peut que redescendre.

    Il me semble qu'il y a quelque chose de plus profond en moi. Si je ne suis pas d'accord, l'autre va moins m'aimer. Ça me rappelle une histoire de mon enfance, tu te souviens? J'avais trop parlé…

    Vas-y raconte.

    Je travaillais aux champs, je n'aimais pas vraiment cela. Je trouvais surtout injuste de devoir tirer un râteau qui me semblait peser une tonne alors que mon père se tenait sur le tracteur. J'ai dit à mon frère quelque chose comme [Ce flemmard il reste tout le jour sur le tracteur et nous on fait tout le boulot dur].

    Aïe! Oui je m'en souviens, mais continue.

    D'abord ce rapporteur est allé le redire à ma mère. Ensuite ma mère l'a redit à mon père. Le soir au souper, mon père comme il savait si bien le faire, remerciait félicitait pour le bon travail. [Pas si bonne que cela, ta fille elle t'a traité de flemmard] a dit ma mère. Seigneur la honte que j'ai ressentie. Si j'avais su comment devenir invisible je l'aurais fait. Quelle déception aussi. D'abord trahie par mon frère puis par ma mère. J'ai tellement regretté d'avoir dit cela.

    Et tu as décidé quoi à ce moment-là?

    Qu'il fallait toujours faire très attention à ce qu'on disait parce que cela pouvait avoir des conséquences désastreuses.

    Mais tu pensais vraiment ce que tu as dit?

    Oui, je trouvais injuste.

    Alors, ce qui t'a le plus fait mal c'est le fait que ton père le sache?

    Oui. Je voulais tellement lui plaire, être sa petite fille sage la plus travailleuse la plus belle la plus gentille, j'étais celle des superlatifs…

    Mais à quel prix? Tu n'étais pas authentique, tu trichais pour être aimée?

    Tu es dure avec moi?

    Je veux ton bien. Tu vois, tu as ramené cette histoire vieille de 40 ans à aujourd'hui et tu te comportes la même chose.

    Je suis dans une terrible ambiguïté, d'un côté j'ai envie de dire ce que je pense et de l'autre je ne veux pas déplaire ou susciter la colère des autres.

    D'abord, comment peux-tu être sûre que la colère sera de la partie?

    Effectivement.

    Trouve-moi une seule raison valable pour ne pas dire ce que tu penses, à part tes peurs, peur de déplaire, peur de la colère, peur de ne pas être appréciée, voire peur de ne pas être aimée?

    Il faut du courage.

    Je sais que tu en as en réserve, alors?

    J'ai peur.

    Si tu commençais par dire que tu as peur à tes interlocuteurs!

    Me mettre à nu devant les autres, tu rigoles?

    J'en ai l'air? Je t'assure que ce sera bien plus facile si tu étais vraie. Tu as peur. N'en faisons pas un fromage. Mets-toi à la place des autres, quelqu'un qui avoue sa peur c'est courageux c'est faire preuve d'une grande franchise.

    Oui, j'aimerais assez que quelqu'un vienne vers moi et commence par me dire qu'il a peur. Je ne pourrais que trouver cela aimable, engageant.

    Alors, tu as compris le message?

    Etre authentique, être vraie en toute circonstance. Ouvrir la bouche pour laisser passer une pensée profonde. Ne pas se taire lorsque quelque chose veut monter du cœur. Exprimer ses sentiments.

    Je vois que tu es bonne élève.

    Exprimer aussi quand cela peut provoquer controverse désaccord ou colère.

    Qui va exprimer ton essence, ce qu'il y a au fond de ton âme, si ce n'est toi? Dépasse tes peurs et sois authentique.

    Mais j'y pense, depuis enfant j'ai toujours eu des maux de gorges à répétition.

    A l'arrivée dans la vie, j'ai déjà été serrée, je suis une partie fragile parce que précieuse.

    Je ne me souviens pas de ce passage. Par contre, un souvenir me revient. J'ai rencontré un homme, un ange plutôt. Très vite il s'est inquiété du fait que je me raclais souvent la gorge.

    Oui, cet homme t'aimait d'un amour sincère, il voulait ton bien. Il avait compris qu'à se racler ainsi la gorge, il devait y avoir quelque chose de pris.

    Il m'a donné confiance en moi. D'ailleurs après quelques mois de fréquentation, mon petit problème de gorge avait disparu.

    Pourquoi? Réfléchis?

    Il m'aimait. Je savais qu'il m'aimait sincèrement. Il m'a aidée à m'exprimer, il m'y a poussée souvent. Il me donnait un si bel exemple. Même dans les situations difficiles, il était toujours lui-même. En quelque sorte, il était le contraire de moi.

    Je reviens à ma question, pourquoi ton mal a disparu à ce moment-là?

    Je vois. Il me donnait ce que je ne me donnais pas, l'amour de moi-même.

    Nous-y voilà. Aime-toi! L'amour des autres de l'homme de la famille des amis ce sera comme une cerise sur le gâteau.

    C'est plus facile à dire qu'à faire.

    Qui a dit que ce devait être facile. Ne sommes-nous pas là pour évoluer? Se dépasser? Devenir libres, autonomes?

    Oui, j'adhère à ton idée.

    Autre chose. Il passe par moi les mots, les idées, mais aussi l'air. Comment aspires-tu la vie?

    Je suis plutôt d'un naturel optimiste.

    Balivernes! Comment respires-tu? A moitié. Combien de fois par jour prends-tu la peine de respirer vraiment, une bonne bouffée. Combien de fois par jour dis-tu merci à l'univers d'être là, d'avoir tout l'air que tu veux bien respirer.

    L'air, c'est normal, sinon je meurs.

    J'ai l'impression quelquefois que tu en prends juste ce qu'il faut pour ne pas mourir. Pourquoi ne pas aspirer à pleins poumons, avec un grand sourire au ciel, et jouir de chaque jour qui passe, comme si c'était le dernier.

    Carpe Diem, Horace le disait il y a bien longtemps. Mais que faire des contrariétés, des problèmes, des événements qui ne vont pas dans le sens qui me convient.

    C'est vrai tout cela existe. Qu'est-ce qui t'empêche d'aspirer à la vie quand même. C'est peut-être simplement une mauvaise habitude de se laisser aller à la mélancolie.

    Parfois, je suis fatiguée de lutter.

    Qui te dit qu'il faut lutter, il vaut peut-être mieux prendre les choses comme elles viennent. Les sages chinois disent [Si tu perds, ne perd pas la leçon].

    Ce serait une habitude la mélancolie?

    Oui et changer une habitude, nous en avons déjà parlé avec la tête, ce n'est pas facile. Tu peux le prendre comme un objectif [Depuis aujourd'hui j'aspire à la vie. Chaque matin durant un quart d'heure je respire. J'inspire le positif. J'inspire l'amour. J'inspire le pardon aux autres et à moi-même. J'inspire la compassion. J'expire le négatif. J'expire les soucis. J'expire la rancune. J'expire le désir de haine ou de vengeance].

    Joli programme.

    Commence tout de suite. Il te faudra de la discipline et de la persévérance, mais tu peux y arriver et ce sera tout bénéfice pour moi.

    Nous n'avons pas encore abordé le sujet de la nourriture et de la boisson?

    Grand sujet c'est bien pour cela que c'est toi qui l'aborde. Tu fais passer bien des aliments et là nous sommes plusieurs à être concernés. Manges-tu quand tu as faim? Bois-tu quand tu as soif?

    Oui mais, la gourmandise. J'aime manger et il m'arrive de le faire par envie ou par habitude. J'aime aussi boire de l'eau du vin.

    Et tu avales de travers parfois?

    Tu me fais des surprises, une gorgée de bon vin qui passe [par le trou du dimanche] et tout mon corps est en ébullition. Pourquoi?

    Ce n'est pas le fait de boire du vin. C'est la pensée qui accompagne ce geste. La tête me les transmet ces pensées [Tu bois trop], [Tu manges trop], [Attention tu vas grossir], [Tu es déjà assez grosse], [Tu vas devenir alcoolique] etc.

    Tu as une solution?

    Prends conscience de ce que tu fais. Mange ce dont ton corps a besoin quand il réclame de la nourriture. Si tu te laisses aller à la gourmandise, fais-le en connaissance de cause avec parcimonie. Ne t'accuse pas. Quand tu prends plaisir à t'enivrer un peu, ne t'accuse pas non plus. Vois jusqu'où c'est bon pour toi et diminue si c'est nécessaire. Mais surtout, sois douce avec toi-même.

    Merci la gorge. En ce qui concerne la nourriture et la boisson, nous y reviendrons avec l'estomac, sans aucun doute.


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  • Je me suis encore blessée aux mains. Pourquoi je me brûle, je me griffe, je me fais des hématomes sans cesse aux mains?

    C'est le moment que tu t'en inquiètes, depuis le temps que nous tentions de te faire réagir avec ces petits bobos… remarque, nous avons été plutôt regardantes, parce que nous savons que tu nous aimes, malgré que tu nous utilises bizarrement quelquefois…

    Bien-sûr je vous aime, je vous trouve belles, je vous mets de la crème quand il fait froid et que vous souffrez de rougeurs, je vous regarde avec amour en sachant combien vous m'êtes utiles. Vous êtes deux instruments qui savent faire tant de choses. Mais pourquoi dites-vous que je vous utilise bizarrement?

    Chaque fois que tu as un petit bobo, as-tu déjà essayé de te demander pourquoi cela arrivait?

    Mais c'est parce que je suis maladroite, enfin gauche, enfin je ne sais pas comment le dire avec vous…

    Avec la force de l'habitude, nous avons quand même notre part d'autonomie. Ainsi, quand nous avons tout à coup une blessure, pose-toi la question de savoir ce que tu faisais à ce moment-là, mais surtout, à quoi tu pensais, de quoi tu étais en train de t'accuser.

    La dernière fois que cela est arrivé, j'arrosais un rôti dans le four de la cuisine, et en ressortant ma main droite, j'ai touché le bord du four et cela m'a brûlée. A quoi je pensais, comment voulez-vous que je m'en souvienne?

    C'est immédiatement qu'il faut se poser la question, après c'est trop tard. Voyons, nous pouvons peut-être te donner un coup de main! Tu cuisinais dis-tu, tu pouvais te répéter comme par habitude [Chaque fois que j'utilise le four, je me brûle!]. Ou alors [Je ne suis pas très douée pour utiliser le four!] ou encore [Maman sait mieux que moi faire un rôti, ou un gigot] ou encore [Je suis maladroite avec le four].

    Oui, cela m'est arrivé. Et c'est pour cela que vous m'envoyer de cuisants messages?

    Ce n'est pas une bonne chose pour toi de te dévaloriser sans cesse, ou de te comparer avec une autre personne qui sait mieux faire ceci ou cela. Tu ne peux pas être heureuse avec cela. Si tu te juges supérieure, une poussée d'orgueil te monte à la tête et si tu te sens inférieure, tu te flagelles inutilement. Crois-tu vraiment que tu pourrais faire avec nous toutes les choses que tu fais à la perfection. Voyons, réfléchis un peu, c'est impossible. Pourquoi ne pas simplement te dire [je fais de mon mieux].

    Cela a beaucoup de sens, merci.

    Te souviens-tu qu'un jour, quand tu étais enfant, moi la main gauche, j'ai été complètement brûlée sur la partie supérieure par de l'huile d'une poêle à frire?

    Oui, je m'en souviens, cela a été très douloureux, il faisait froid dehors et je tournais en rond dans le jardin parce que l'air froid me faisait du bien.

    Peux-tu te souvenir du contexte?

    Oui, j'avais fait cuire pour toute la tablée, une dizaine de personnes, des œufs au plat et j'étais très fière. Lorsque j'ai fini par cuire les miens, mon père a voulu m'aider. Il a pris la poêle dans ses mains. J'ai tendu mon assiette. Il a penché la poêle. Les œufs sont restés un petit instant sur le haut et l'huile dans le creux. Puis les œufs en glissant, ont fait jaillir l'huile hors du récipient sur ma main gauche. Ce n'est pas moi…

    La main gauche est celle qui reçoit, alors que la main droite est celle qui donne. Ne voulais-tu pas recevoir? Quel était ton état d'esprit à ce moment-là?

    J'étais furieuse qu'il me prenne la poêle des mains. J'avais réussi à le faire pour tous les autres, pourquoi m'aider quand j'avais fini?

    Cela partait certainement d'un bon sentiment, mais toi, tu as pris cela de travers et tu t'es punie toi-même, enfin, les événements…

    Je n'y étais pour rien. C'est mon père, c'est l'huile, ce sont les œufs, mais en tous cas pas moi!

    Mais non, cela ne fonctionne pas ainsi. L'environnement est comme un instrument, présent uniquement pour te montrer que ta manière de penser n'est pas bonne pour toi.

    Immédiate, la leçon? Recevoir avec amour ou bien refuser. La colère retenue ressort fatalement.

    Ne vois-tu pas à quel point c'est merveilleux de recevoir sans cesse des messages indiquant ce qui est bon pour toi?

    Vu sous cet angle, oui.

    Nous profitons de ton attention, tu utilises des expressions qui nous effrayent, par exemple [J'en mets ma main au feu]. Non, nous ne voulons pas être mises au feu.

    C'est une expression qui veut dire que je suis certaine de ce que j'avance.

    Evite, s'il te plaît. Par contre, dans [Elle a la main sur le cœur], nous supposons qu'il y a une qualité. Notre partenaire le cœur est un allié puissant, généreux, aimant.

    Et que pensez-vous de [Quand on donne la main, on se fait prendre le bras], autrement dit à être généreux, on risque de se faire abuser.

    Sois généreuse, autant que tu veux ou que tu peux l'être, sans arrière-pensée du genre [Je l'invite au restaurant, j'espère bien que la prochaine fois c'est elle qui m'invitera], ce n'est pas de la vraie générosité c'est un échange et il serait bon de le dire à la personne. Et quand tu donnes tes vêtements aux pauvres, donnes-tu vraiment quelque chose qui te tient à cœur ou te débarrasses-tu de vêtements que tu ne porteras plus.

    Je me débarrasse de mes vieilles affaires.

    Les pauvres te font le don de recevoir ce que tu ne veux plus garder. La vraie générosité c'est quand tu donnes vingt francs à un sans abri, sans que personne ne te voit, et sans t'inquiéter de savoir s'il va les boire ou les fumer.

    Je tiens à ce qu'il les utilise pour son bien!

    Et pour qui te prends-tu pour prétendre savoir ce qui est bon pour lui. Chacun sa route, s'il veut boire de l'alcool ou fumer, ce n'est pas ton problème. Sois généreuse inconditionnellement, occupe-toi de tes affaires et non des siennes. Tu peux ne pas être d'accord avec sa manière d'agir ou ne pas comprendre, mais en aucun cas tu n'as le droit de choisir à sa place. Il récolte ce qu'il sème et toi aussi. Ainsi, si tu sèmes de la générosité, que crois-tu que tu récolteras?

    De la générosité, c'est beau.

    Pour donner et recevoir, il faut être deux. Crois-tu savoir recevoir?

    Oui, j'aime beaucoup recevoir des cadeaux.

    Nous nous souvenons de tes pensées, à plusieurs reprises, lorsque tu reçois [Cet objet ridicule, il a payé dix balles, mon dernier cadeau valait près de cent francs, il se moque de moi], et tu souris et dis merci…

    C'est de la politesse.

    Non, c'est un manque flagrant d'authenticité. Si tu n'en veux pas, dis-le. Ou accepte-le comme il est, en disant merci avec bon cœur et franchise, parce que chaque fois que tu reçois un présent, la personne a pensé à toi, s'est demandé ce qui pourrait te faire plaisir, est allée l'acheter, l'a fait emballer et te l'a envoyé ou apporté. Prends contact avec le plaisir de la personne de donner et sois un bon et authentique receveur.

    Et si je n'aime vraiment pas?

    Dis-le, si la personne te le demande et cela arrive souvent. Sinon, il est préférable de ne rien dire. Il faut savoir prendre contact avec le plaisir de donner de l'autre.

    D'accord, et je pourrai toujours offrir l'objet à quelqu'un d'autre si je n'aime pas.

    A notre avis, oui. Si la personne donne vraiment, elle ne s'offusquera pas et te laissera le choix d'en faire ce qu tu veux. Sinon, encore une fois, ce n'est pas ton problème.

    Mais si je n'aime vraiment pas et qu'elle ne me demande rien?

    Dis poliment merci, sans plus. Ne fais pas de dithyrambes inutiles, au risque que cela ne recommence. Souviens-toi, ton amie Juliette et son habitude de t'offrir chaque fois un vase. Tu as une armoire remplie de vases. Nous te conseillons plutôt de dire ce que tu aimes, simplement placé dans la conversation.

    Comment cela?

    Prends l'exemple des collectionneurs, ta fille Véronique collectionne les éléphants, quand quelqu'un veut lui faire un cadeau, c'est le début d'une idée… Lance une conversation du style [Quel est ton vin préféré?], [Et bien moi, c'est le Château Margaux], ou encore [J'adore les écharpes en soie, qu'en pensez-vous?] ou [J'aurais beaucoup de plaisir à recevoir un petit objet en or jaune, je suis en train de monter une breloque]. Quelques idées… quelqu'un n'a-t-il pas dit [Demandez et vous recevrez].

    C'est Jésus, encore la religion…

    Crois-nous, il avait beaucoup de bon sens.

    Il m'arrive de me sentir obligée de donner, parce que la personne en face a déjà donné plusieurs fois et je n'aime pas cette impression d'être obligée…

    Ne donne qu'avec cœur, sinon ne donne pas, c'est préférable. Si l'autre a plus de moyens que toi, accepte de recevoir davantage. Tu reçois de quelqu'un, tu donnes ailleurs, des objets, mais aussi du temps, de l'attention, de l'écoute. Quand tu veux faire un cadeau, demande à la personne ce qu'elle désire. Si tu souhaites être invitée parce que tu n'es pas en fonds sur le moment, dis-le. Libre à la personne en face d'accepter ou de refuser. C'est cela l'authenticité.

    Venons-en à d'autres problèmes physiques. Qu'en est-il des personnes qui souffrent d'arthrose, de ces maladies déformantes?

    Nous connaissons des mains qui ont envoyé de nombreux messages légers et cela n'a servi à rien. Pour se faire entendre, elles se crispent, elles commencent à moins bien fonctionner. Elles grincent, elles se bloquent.

    Que peuvent faire ces personnes?

    Prenons l'exemple d'une masseuse, pour qui les mains sont les instruments de travail. Lors d'un problèmes aux mains, elle peut se poser les questions suivantes [Comment je juge le travail que je fais?], [Est-ce que j'aime toujours mon métier?], [N'est-il pas temps de passer à autre chose?], [Dans quel état d'esprit je travaille?], [Est-ce que j'aime toucher le corps des gens?].

    Cela peut venir d'autre chose que le métier?

    Oui. Dans ce cas, la question est [Qu'est-ce que je fais en ce moment avec mes mains qui me pose problème?] La cause du problème peut avoir de multiples sources. Prenons l'exemple d'une femme au foyer, elle accomplit des dizaines tâches différentes. Encore une fois, il est important de se souvenir que ce n'est pas l'action en elle-même qui provoque un problème physique, mais la manière de penser de la personne par rapport à cette action.

    Là ça se complique, vous pouvez me donner un exemple ?

    La femme au foyer qui œuvre toute la sainte journée au service de son mari et de ses enfants, si elle le fait avec amour, en se disant que c'est une merveilleuse chance de pouvoir rester à la maison, d'être le lien de la famille, d'amener harmonie et joie par toutes ces attentions, tous ces travaux qui font le bonheur du reste de la maisonnée, cette femme est heureuse d'exécuter ses tâches, cela lui donne du bonheur. Dans la même situation, une autre femme se lamente, se disant qu'elle est la bonne, que personne ne réalise tout ce qu'elle entreprend, qu'elle aurait voulu être architecte ou globe trotter. Dans la même situation, la manière de penser par rapport au travail accompli est très différente. Devine qui peut avoir des problèmes au niveau des mains?

    Evidemment celle qui n'est pas contente. Et que proposez-vous?

    Quand les petits bobos surviennent trop fréquemment il est nécessaire de se poser les questions clé [Qu'est-ce que je fais en ce moment avec mes mains qui ne me satisfait pas?], [Quelles sont mes possibilités?], [Quelles sont les conséquences pour le reste de la famille?].

    Ne croyez-vous pas que certains n'ont pas le choix?

    Chaque être humain, et là nous croyons nous répéter, chaque être humain est responsable de sa vie. Accepter une situation avec bon cœur est une possibilité. Aller vers un changement en est une autre. Il n'est pas nécessaire de [casser la baraque], parler de ses envies de changement avec le reste de la famille peut être un début, trouver une solution ensemble, dans le respect des désirs de chacun, avec amour.

    C'est la solution idéale, cela se passe-t-il vraiment comme cela?

    Tout changement provoque chez l'individu des contrariétés, les habitudes sont souvent agréables. Remettre en question le confort de chacun, dans le cas de la femme au foyer, provoquera quelques moments difficiles. D'un autre côté le bonheur de chacun est en jeu. Continuer de la même manière en sachant que ce n'est plus ce que la personne désire n'est pas possible, aller de l'avant est la seule solution. Après un temps d'adaptation, chaque membre de la famille bénéficiera du changement, par le fait que la femme va pouvoir s'épanouir dans quelque chose de nouveau.

    Les femmes, toujours les femmes.

    C'était l'exemple. Nous pouvons en citer d'autres. L'homme qui est congédié, ou qui exerce un métier en train de disparaître, c'est quelquefois la vie qui amène les changements et le fonctionnement de la famille en sera modifié.

    C'est un fait. Avec vous, si j'ai bien compris, l'important est de vous utiliser avec le cœur puisque vous en êtes la continuité?

    Bien vu. Nous nous joignons à toi et faisons le vœu que tu t'en souviennes.


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  • Je viens de me faire arracher une dent à la mâchoire supérieure droite, cela signifie quoi?

    Une chirurgienne dentiste française, Mme Michèle Caffin, suite à plusieurs années de recherche dit que les huit dents du côté supérieur droit ont un lien avec le désir de manifester ce qu'une personne veut à l'extérieur; un problème à l'une de ces dents exprime une difficulté à trouver sa place à l'extérieur.

    Et les huit dents du côté supérieur gauche?

    Elles ont un lien avec le désir de manifester ce qu'une personne porte en elle; un problème à l'une de ces dents exprime la difficulté à réaliser son désir d'être.

    Et la mâchoire inférieure, à droite?

    Les dents situées à cet endroit ont un lien avec la concrétisation de quelque chose, tel le travail. Un problème à cet endroit exprime donc une difficulté de construire sa vie de façon concrète.

    La mâchoire inférieure, à gauche?

    Ces huit dents ont un lien avec la concrétisation de la sensibilité d'une personne, de tout ce qu'elle porte en elle; un problème à l'une de ces dents exprime un problème de non-reconnaissance affective du milieu familial.

    Le [bouche à oreille] pourrait faire passer ces informations, histoire de réfléchir sur soi?

    Revenons à toi, difficulté à trouver sa place à l'extérieur? Comment ressens-tu la question?

    Figure-toi qu'au même endroit, quand j'avais vingt-cinq ans, une dent avait poussé dans mon palais… difficulté à trouver ma place à l'extérieur? Je le ressens profondément car aujourd'hui, vingt-cinq années plus tard, je sais que j'ai une place à prendre, je sais même à peu près laquelle. La manière de le faire me pose plus de difficultés.

    Et moi, l'instrument de la parole, je suis là pour y contribuer. Quel est le problème?

    Je reste [bouche cousue]…

    Je n'aime pas cette expression. Ça doit faire mal…

    Oui, à l'intérieur c'est douloureux. Parfois je me sens comme un volcan qui va bientôt exploser.

    Pourquoi retiens-tu ce que tu as à dire?

    Ce n'est pas nouveau. Peur d'être ridicule avec des théories qui vont à l'encontre des [bien pensants]. Peur de réussir de devenir une personne connue, donc critiquée attaquée peut-être. Parfois j'ai l'impression d'avoir un jour été l'objet d'un jugement public et d'avoir fini assassinée. Peur que ça ne recommence. Heureusement, aujourd'hui, on ne brûle plus les sorcières. Il semble même qu'on commence à les aimer.

    C'est une impression, rien de réel?

    Cela m'empêche quand même de trouver ma place à l'extérieur, comme disent les dents.

    Tu as reconnu tes peurs, tu les acceptes, et visiblement tu es en train de pratiquer une façon de prendre ta place, l'écriture.

    Je ne vais pas attendre de ne plus avoir de dents tout de même…

    Dis-moi par l'expression [une bouche inutile] qu'entendent les hommes? Comment une bouche peut-elle être inutile?

    Cela veut dire qu'une personne mange, coûte mais ne rapporte rien, ne subvient pas à ses besoins par elle-même. Heureusement cette expression s'utilise de moins en moins. Tu dois préférer entendre parler de la [bouche en cœur].

    L'expression est jolie mais le comportement de quelqu'un qui minaude peut devenir agaçant.

    Tu préfères [faire la fine bouche]?

    S'il s'agit de ne pas ingurgiter n'importe quoi, je préfère, pour le bien de la personne.

    Tu parles de la compulsion, de cette envie irrésistible que j'ai parfois de manger.

    Tu ne demandes même pas à ton corps s'il a faim, tu tentes de combler un vide intérieur. Tu veux nourrir ton corps émotionnel avec de la nourriture, alors que ce corps là a besoin de confiance, d'appartenance, d'espoir, d'affection mais en tout cas pas de nourriture.

    Même si je le sais, cela ne veut pas dire que je maîtrise. Ce besoin de remplir… il serait préférable que je me pose chaque fois la question avant de manger, que je prenne une minute pour vérifier si j'ai vraiment faim de nourriture.

    Quand tu te lèves le matin et que tu prends un petit déjeuner, sans réfléchir, tu manges par habitude, c'est ton mental, ton ordinateur central qui serine les leçons apprises…

    [Déjeuner comme un roi, dîner comme un prince, souper comme un pauvre] ou [Commencer la journée par un solide petit déjeuner est sain].

    Il y en a beaucoup dans le genre. Une autre situation te pousse à manger sans le vouloir vraiment, c'est l'envie. Tu passes devant la vitrine d'un boulanger, tu vois ton sandwich au thon préféré, avec de la salade et des tomates. Tu avais pourtant déjà mangé deux heures plus tôt, tu rentres quand même et dévore le sandwich. Tu as succombé à l'envie provoquée par les yeux. La même chose se produit lorsque tu sens une bonne odeur de saucisses grillées dans une fête foraine. Tu n'as pas faim, c'est ton odorat qui te suggère de manger la saucisse grillée. Dans les deux cas, tu as œuvré à la satisfaction des sens.

    C'est quoi manger juste?

    Cela n'existe pas. Ce que je viens de te démontrer te permettra de mieux te connaître, de t'observer afin d'évoluer vers un mieux être. Ce qui est bon pour toi, ton corps le sait. Tu es assise devant ton ordinateur et tout à coup te vient une envie de fruit, c'est ton corps qui t'indique son besoin.

    Il connaît les six éléments nutritifs, l'eau, les protéines, les vitamines, les glucides, les lipides et les minéraux?

    Oui. Il te suggérera de consommer un aliment qui contient l'élément qui lui manque sur le moment, le glucose de la pomme par exemple.

    Merveilleuse machine que le corps, je me répète.

    Et pourtant, l'être humain est en train de l'empoisonner avec le sucre blanc le riz blanc la farine blanche le pain blanc la caféine le sel le tabac les graisses l'alcool.

    Que dis-tu d'un repas sur le pouce, tu vois style hamburger, mayonnaise, pain blanc, boisson sucrée? Ce que la jeunesse prise le plus?

    On disait que la cause la plus grande de mortalité, dans les pays dits civilisés, c'était la fourchette. On ne peut plus le dire puisque ça se mange avec les doigts!

    Tant de besoin de sucreries, y aurait-il un manque de douceur?

    Trouvé, le manque d'affection, de communication, d'amour même est comblé par la douceur dans la nourriture.

    Certains mangent plutôt salé, pourquoi?

    Ils pourraient avoir la critique facile.

    Et ceux qui rajoutent du poivre sur tout?

    Leur vie manquerait-elle de piquant?

    On peut utiliser la nourriture pour se connaître dans notre fort intérieur, c'est magique.

    Je dirais même que c'est divin.

    Tu es bien placée pour aborder un sujet qui te concerne tout particulièrement, c'est le baiser.

    Surprenante coutume, tous les peuples ne la pratiquent pas et certains pourraient même trouver cela inconvenant.

    Je trouve la coutume bien agréable. Un baiser d'amoureux, une telle intimité, le chemin vers la communion des corps.

    La manière de donner un baiser, de prendre un baiser ou de recevoir un baiser en dit long sur la personne, l'effleurement des lèvres, la pression plus prononcée, plus ou moins mouillée, la quasi-invasion de la place.

    Il y a aussi les baisers amicaux sur les joues, ceux qui sont un signe de respect, ou de trahison comme Judas fit à Jésus.

    Pour toute chose, il y a l'autre côté de la médaille, le défaut de la qualité.

    D'accord, mais quelle explication tu donnes pour une personne qui naît avec une [bouche de lièvre]?

    La première et importante information est de préciser que les parents ne sont pas responsables. Cette malformation de naissance est là pour apprendre l'amour inconditionnel, autant pour la personne ayant cette bouche de lièvre que pour ses proches.

    Dans ce siècle où l'accent est mis tellement plus au niveau du physique, je comprends que ce soit un coup dur pour les parents.

    Le bébé est là pour aider son entourage à voir l'être extraordinaire qui se cache derrière cette malformation. D'ailleurs lorsqu'un être naît avec un handicap que ce soit d'ordre physique ou de tout autre ordre, il est là pour permettre aux individus qui l'entourent d'apprendre à chercher plus loin que ce qui se voit au premier abord, le cœur de l'individu.

    Et que dis-tu d'une personne qui se mord l'intérieur de la bouche?

    Elle doit sérieusement se retenir de parler, ronger son frein comme on dit.

    L'aphte est une affection très désagréable, dans quelle circonstance en fabriques-tu?

    L'aphte fait irruption lorsque la personne réagit trop vite à son entourage et se ferme au lieu d'exprimer son besoin ou ce qu'elle ressent.

    Cela me rappelle le problème d'une femme de ma famille. Quelques jours avant chaque événement public où elle devait se trouver en compagnie de beaucoup de monde, elle attrapait un bouton sur la lèvre.

    Cela aurait pu avoir un rapport avec la parole la nourriture le sourire ou le fait d'embrasser…

    Précisément. Avant une manifestation les activités ne manquaient pas. Durant quelques jours à cause d'une surcharge de travail, elle mettait de côté les baisers les câlins. Elle prenait son travail très à cœur et laissait les bisous pour plus tard.

    Son corps lui a indiqué par ce bouton sur la lèvre que sa manière de voir les choses n'était pas bonne pour elle. Malgré un surplus de travail son être intérieur manifestait un besoin d'affection tout aussi important que la satisfaction de la tâche accomplie.

    D'ailleurs le corps parle si bien que depuis qu'elle a pris conscience de cela, elle laisse se manifester son désir de bien travailler et son désir d'embrasser. Et comme il n'y a plus de raison, il n'y a plus de bouton.

    Les messages sont parfois bien cachés?

    Ce ne sont pas les douze travaux d'Hercule que de recevoir les malaises et maladies comme une source d'informations, un moyen d'évolution. L'être humain aurait intérêt à ne plus les prendre comme des malédictions!

    L'homme voudrait se croire éternel. Il se voit comme une machine qui est censée fonctionner sans problème. Le corps est une sorte de moyen de locomotion pour l'âme. Inéluctablement, au point où en sont les choses, nous allons tous finir par laisser ce corps physique.

    La mort, sans croire qu'il existe quelque chose ailleurs, quelque chose après, je comprends que cela soit une source de soucis, voire de colère… Dis-moi la bouche, pourquoi certaines de tes sœurs ont si mauvaise haleine?

    Réfléchis, quel est le résultat d'une mauvaise odeur? Cela éloigne les gens. La personne pourrait bien en accuser une autre d'être ignoble, écœurante au point d'en donner envie de vomir.

    C'est inconscient tout cela?

    Certainement, mais cela devrait donner la puce à l'oreille. Ce n'est pas parce que nous acceptons quelqu'un que nous lui donnons raison ou que nous sommes d'accord avec lui. Accepter veut dire constater, observer, tout en ayant de la compassion pour l'autre. Sans la compassion, il reste du rejet qui peut se manifester par une odeur qui fait fuir.

    Se peut-il que cela concerne la personne elle-même? Elle se rejetterait?

    Sa peur des manifestations de la vie et de la terre, de son côté animal, doit être grande. La vie c'est aussi la mort, les excréments, la pourriture. Ces derniers peuvent lui être insupportables parce qu'elle y place des notions de valeur. Les plus belles fleurs et les plus beaux légumes poussent sur du fumier ou du compost. La vie se nourrit de la mort. Ce n'est pas une fin à la vie mais une transition vers la suite de la vie.

    Que peut-on dire d'autre de toi?

    Je suis la partie supérieure du système digestif. En cas de malaises, pose-toi des questions. As-tu de la peine à avaler une nouvelle idée? As-tu de la peine à digérer une situation une personne? Comme toujours, il faut transposer au plan émotionnel ou au plan mental.

    Changeons de sujet, tu me sers à mastiquer les aliments. Dis-moi pourquoi certains êtres renoncent à manger de la viande? Moi j'aime beaucoup cela?

    C'est une philosophie intéressante, ne pas manger de viande, ne pas dévorer d'êtres qui ont été vivants. Quand tu mords dans une tranche de viande, sers-toi de cela pour te demander qui tu aurais envie de mordre, quelle colère tu refoules peut-être par rapport à quelle situation?

    J'aime la viande et je me refuse de penser cela?

    Les animaux que tu manges ont été élevés souvent de manière peu humaine, entassés les uns sur les autres, engraissés rapidement pour que le morceau qui se trouve dans ton assiette coûte le moins cher possible, loi du marché oblige.

    Je ne suis pas responsable de cela.

    C'est toi la fin de la chaîne, tu es responsable. On dit aussi que les animaux sentent qu'ils vont passer à l'abattoir. La peur qu'ils ressentent juste avant d'être abattus, tu en manges un peu?

    Vu sous cet angle… Je vais y réfléchir. Vivre dans le respect des humains, mais aussi des animaux, des végétaux, des minéraux, de la terre. Après avoir pris conscience de ces choses, je ne pourrai plus faire semblant de ne pas le savoir…


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  • C'est tellement réconfortant quand l'homme que j'aime me prend dans ses bras.

    Tu aimes n'est-ce pas? Mais toi, tu prends souvent dans tes bras les gens que tu aimes?

    Pas autant que je le voudrais. J'ai souvent envie de le faire parce que j'aime cette proximité, cette chaleur qui fait tant de bien. Seulement, prendre dans les bras, sans toucher le corps de l'autre, cela me paraît difficile. J'aime toucher le corps de l'autre, mais cela me met mal à l'aise. Je ressens une réaction de mon corps, quelque chose de physique, de sexuel même.

    Pour un membre de ta famille?

    Non, pour les autres personnes. Je ressens une émotion, un léger trouble qui ressemble un peu à l'émoi la gêne ressentie lors des premières approches amoureuses.

    Ne mélange pas les choses.

    Avec ma tête, je sais faire la part des choses, il en reste quand même un trouble, agréable trouble d'ailleurs.

    Accepte-le comme tel, tu sais bien que tu as une sensibilité à fleur de peau.

    D'accord. Plutôt que de [rester les bras croisés], je vais être encore plus adepte de l'embrassade, de l'accolade, puisque cela me fait plaisir.

    Oui, accueille [à bras ouverts], sans arrières pensées, et accepte cette sensation de communion avec l'autre comme elle vient, laisse déborder ton cœur d'amour, reçois-en les bienfaits, simplement, laisse ton cœur parler et ta tête au vestiaire, pour une fois.

    Vous plaisantez, j'espère?

    Demande à ton mental de te laisser apprécier l'instant, sans envoyer les [Que va-t-il penser?], [Elle va croire que je suis homosexuelle!], [Il va sentir mon émotion et penser que je le cherche], etc. etc. Nous sommes le prolongement du cœur, nous sommes là pour démontrer l'amour.

    J'adore [donner le bras], la proximité de côté!

    Fais attention à tes expressions, donner c'est donner. Tu ne veux tout de même pas te séparer d'un de nous? Tu dis aussi parfois que [les bras t'en tombent]. Comment sommes-nous sensés réagir?

    Vous tombez le long du corps, vous démontrez ainsi de l'impuissance.

    Tu ne veux pas te séparer de nous Dieu soit loué! Fais quand même attention aux expressions que tu utilises. Quand tu dis d'un air défait [cela va me rester sur les bras]. Ça semble lourd, très lourd et nous ne sommes pas faits pour soulever des poids inutiles, mais pour être utiles à ton bonheur.

    Et quand je fais un [bras d'honneur]?

    Nous utiliser comme symbole phallique en direction d'une autre personne, pas très glorieux pour nous non plus.

    Vous préférez [Avoir le bras long]? Avoir de l'influence sur le reste du monde?

    Nenni. Si chacun s'occupait de ses affaires, sans vouloir toujours influencer les autres, sans vouloir aller plus vite, plus loin, s'il n'y avait pas cette fameuse compétition, mais que chacun faisait son œuvre, dans son environnement, [the right man, the right place], [la bonne personne à la bonne place], la vie des hommes serait plus belle.

    Vu sous cet angle, c'est fort possible. Rien n'est parfait, mais rien n'est immuable. A propos, quel est le problème d'une personne qui se casse les bras, plusieurs fois.

    Tu penses à quelqu'un en particulier?

    Oui, un membre de ma famille. C'était l'automne et nous nous promenions dans le verger. Il restait quelques pruneaux sur l'arbre. Nous avons grimpé pour les prendre. En redescendant, il s'est cassé le bras.

    Il est difficile de trouver la raison pour les autres. Peut-être avait-il peur de grimper?

    Je l'ignore, mais quelques temps plus tard, alors que nous jouions sur un réservoir d'eau, avec une amie du voisinage, de nouveau, il devait sauter, redescendre et il n'osait pas.

    Et ton amie l'a poussé et il s'est cassé le bras!

    Oui. Et ce n'est pas terminé, en retournant à l'école, au début de l'hiver, à la récréation, il se fait une glissade, derrière l'école, tombe et se casse de nouveau un bras.

    De quel côté cette fois-ci?

    De l'autre côté. En peu de temps, il s'est cassé les deux bras.

    Nous avons un lien avec le faire. Qu'allait-il faire de sa vie?

    Mes parents étaient paysans. J'ai le sentiment qu'il ne voulait pas vraiment prendre la succession de mon père mais qu'il n'osait pas le lui dire.

    Nous sommes les vecteurs de l'action. Nous permettons de passer de l'idée, du mental, au concret, à l'acte. La pression devait être forte pour ce jeune homme.

    Mon père envisageait de lui passer le flambeau. Visiblement, lui ne voulait pas. Mais il n'osait pas le dire. Peur de le décevoir, peur de son autorité. Il restait un moyen, c'était de rendre cette situation impossible et avec une faiblesse au niveau des bras, impossible de faire ce métier.

    Cela me paraît avoir du sens. Et ta mère dans tout cela.

    Avec sa grande sensibilité, elle a du savoir que mon frère ne voulait pas reprendre les affaires, elle a ainsi été en désaccord avec son mari. Mon frère devait se sentir mal d'être la cause du désaccord de ses parents.

    Il l'a montré avec des fractures, aussi bien à droite qu'à gauche. De cette manière, plus question de continuer à faire le paysan, il avait une bonne raison de faire autre chose.

    Finalement, le rôle du premier fils n'était pas aussi enviable que je l'imaginais.

    Tu n'as pas eu ce genre de difficultés, tu en as eu d'autres. Les tensions au niveau des bras sont la manifestation d'une difficulté à agir. Les mémoires ou blessures inconscientes d'un être par rapport à sa capacité à agir vont se manifester par des douleurs qui peuvent aller jusqu'à la fracture lorsque le souvenir qui apparaît est trop fort ou bouleverse trop la structure, le squelette, les croyances, les choix de vie de la personne.

    J'ai eu moi aussi des difficultés à accepter ce qui arrivait au niveau professionnel, cela ne s'est pas porté sur les bras?

    Agir n'est pas une difficulté pour toi. Ce serait plutôt le contraire. Tu agis à tort et à travers sans vraiment mesurer les conséquences de tes actions à long terme.

    Et les douleurs au niveau de la nuque que je ressens depuis si longtemps?

    Cela exprime ta difficulté à faire passer les idées dans le réel. Tu agis beaucoup, dans de nombreux domaines. Mais pour l'essentiel, ce à quoi tu tiens, tu retiens. Et le pire, c'est que la seule raison pour laquelle ça bloque, est que tu te sens incapable d'y arriver.

    C'est mon corps qui me dit cela et il ne peut pas se tromper?

    Nous sommes reliées les unes aux autres, les parties de ton corps. Nous savons ce qui est bon pour toi. C'est pourquoi, lorsque tu agis contre ton bien, nous t'envoyons des messages sous forme de tensions, de douleurs. Si tu ne comprends toujours pas après cela, la situation devient intenable et la seule issue, c'est un problème suffisamment handicapant pour que tu sois obligée de t'arrêter et, nous l'espérons, de réfléchir aux causes de ton problème.

    Il peut y avoir de très nombreuses causes, si je comprends bien?

    Pose-toi la première question [La douleur t'empêche de faire quoi?] Ecoute la première réponse qui te vient à l'esprit.

    Mes douleurs à la nuque, accompagnées de lourdeurs dans le bras, je les ressens chaque fois que je suis devant mon ordinateur. Ça veut dire quoi? Cela m'empêche d'écrire confortablement. J'écris sous stress, sous pression, alors que j'adore cela. Je devrais pouvoir écrire avec plaisir, sans aucun malaise.

    C'est ce que ton être intérieur veut, mais tu te l'interdis. Il y a une manière de penser qui t'empêche d'écrire dans l'insouciance.

    Et laquelle s'il vous plaît?

    La deuxième question est [Qu'est-ce qui pourrait t'arriver de désagréable si tu écrivais avec plaisir, dans l'insouciance].

    Rien, évidemment.

    Alors pourquoi ne le fais-tu pas? La première réponse qui vient à l'esprit est toujours la même. Réfléchis un peu, si vraiment tu n'avais peur de rien, tu écrirais vraiment dans la décontraction.

    Oui. Que pourrait-il m'arriver de désagréable si j'écrivais avec plaisir? Difficile de répondre.

    Tu peux empirer la situation. Que peut-il arriver de désagréable à quelqu'un qui travaille avec plaisir, sans se soucier de rien?

    Oui, là je me souviens d'une situation professionnelle où durant un an, je ne me suis souciée de rien et je n'ai pas vu venir un événement qui m'a beaucoup perturbée. J'avais confiance et tout se passait bien autour de moi. Je n'ai pas vu venir la fin prochaine du produit avec lequel je travaillais. Je n'ai pas vu venir mon déplacement à un autre poste.

    Ce n'était pourtant pas la fin du monde ce déplacement? Pourquoi as-tu si mal accepté? Tu n'as pas accepté du tout ce qui est arrivé?

    Non. J'ai pris un nouveau poste à contre-cœur.

    Et aujourd'hui, tu peux voir d'où venait le mal? Tu avais le choix. Tu aurais pu tenter de garder ton poste, tu aurais pu accepter le nouveau avec plaisir. Non, toi tu as [baissé les bras], tu as pris le nouveau poste sans le vouloir vraiment. Tu t'es mise dans une situation où d'un côté comme de l'autre, tu étais mal assise.

    C'est vrai. L'origine de mes douleurs à la nuque, là où se trouve le lien avec les bras serait là?

    C'est une des raisons, une couche des couches sur la blessure. Continuons. Reprenons la question [Que peut-il arriver de désagréable à quelqu'un qui travaille avec plaisir, décontracté]?

    Il peut se faire gruger, on pourrait lui faire un enfant dans le dos!

    Et au niveau de l'être? Comment qualifierais-tu cette personne?

    Elle est insouciante, trop confiante, candide, naïve, idiote, stupide!

    Comme tu y vas! Tu vois le lien que tu as fait?

    Lorsque je travaille avec plaisir, je vais me faire avoir.

    Et maintenant, quelques années après, veux-tu toujours traîner derrière toi cette croyance? Crois-tu que chaque fois que tu auras du plaisir en travaillant, tu te feras avoir?

    Cela me paraît peut probable?

    Bien. Dorénavant, chaque fois que tu sentiras encore une tension au niveau des bras lorsque tu écris, pense à cela [Ce n'est pas parce que j'ai du plaisir à travailler que je vais me faire avoir]. Tu vois maintenant l'utilité de la douleur? Et si tu as vraiment pris conscience de ta croyance, dans ton cœur, si tu as les larmes au bord des yeux parce que tu comprends la petite fille blessée, si tu es d'accord de la ramener ici et maintenant, nous n'aurons plus de raison de t'envoyer des tensions…

    J'ai saisi. Merci. Dans le fond, c'est bien pratique, à condition d'avoir trouvé la raison et il me semble que ce n'est pas si simple.

    En effet, parfois ce n'est pas encore le moment. La personne peut l'avoir devant le nez, gros comme une maison, mais ne pas être encore en mesure de prendre la leçon. Il arrive à l'être humain ce qu'il est capable de prendre. Souviens-toi de ceci, la question n'est pas de savoir si l'acte, ici écrire, est bon pour la personne, la question est de regarder la manière de penser de la personne par rapport à l'acte posé.

    Comme cette coiffeuse qui avait régulièrement des douleurs si vives qu'elle devait arrêter deux ou trois jours de travailler. Elle était à son compte et pouvait coiffer autant qu'elle voulait. Mais quelque chose l'en empêchait.

    Question une, [La douleur empêchait quoi dans sa vie?] Coiffer. Donc elle voulait coiffer, elle aimait son métier mais était contrainte d'arrêter.

    Question deux, [Que pouvait-il lui arriver de désagréable si elle coiffait, encore et encore].

    A première vue, rien, bien sûr. Là, il y a une autre question car la croyance peut aussi venir de l'enfance. Que pouvait-il arriver de désagréable à quelqu'un qui est à son compte et qui travaille plus que la normale?

    La réponse de la coiffeuse était [Il n'a plus de vie privée, il délaisse sa famille, il est obligé de toujours dire oui]. Elle avait souffert de l'absence de son père, indépendant, qui ne savait pas dire non et qui travaillait quinze heures par jour.

    La croyance de la coiffeuse était [Si je travaille plus que la normale, je vais me faire manger par mes clientes et ne plus avoir un moment à moi]. Et la question suivante était [Es-tu sûre, gentille coiffeuse, que si tu coiffes dix heures par jour ou même plus, toi qui n'as pour l'instant ni mari ni enfant, tu vas obligatoirement devenir esclave de tes clientes?]. La réponse était [Non, je peux coiffer autant que je veux, je peux dire non si je veux].

    Si j'ai bien compris, il s'agit d'embrasser la situation avec cœur, toute croyance néfaste pour la personne peut provoquer des tensions, des douleurs, voire des fractures?

    Les croyances ont leur origine dans la tête, le mental, la manière de penser. Leur effet négatif se manifeste ensuite au niveau émotionnel, mal être, frustration, inconfort. Finalement, ces signaux n'ayant servi à rien, c'est dans le physique qu'un problème surgit. Là, il est vraiment temps de comprendre, de conscientiser.


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